Guy Carbonneau ne cessait de marteler, quand il était à la barre du Canadien, qu'un attaquant augmente considérablement ses chances de marquer des buts s'il ne craint pas d'aller se salir le nez près du filet adverse.

Les Hurricanes de la Caroline devront trouver une façon, et vite à part ça, de ralentir Sidney Crosby et Evgeni Malkin parce qu'ils font la pluie et le beau temps près du gardien Cam Ward.

Le duo de super-vedettes des Penguins de Pittsburgh a réussi cinq buts dans les deux premiers matchs de la finale de l'Est - Crosby un et Malkin quatre - tous marqués à courte distance de l'objectif.

Crosby a 13 buts à son palmarès jusqu'à maintenant en séries et au moins une dizaine d'entre eux ont été obtenus dans un rayon de trois mètres autour du filet.

Malkin a du succès quand il fonce au but, comme il s'est appliqué à le faire, jeudi.

«Il est difficile à contrer quand il va au filet de la sorte, a souligné l'entraîneur Dan Bylsma, après la victoire de 7-4 des Penguins.

«C'est ce qu'on répète continuellement aux joueurs: d'être présent le plus possible près du but adverse. C'est ce qu'il a fait tout en accomplissant des bijoux de jeux.»

Le troisième but de Malkin était un véritable chef-d'oeuvre. Le jeune Russe s'est moqué de Matt Cullen à la mise en jeu, en poussant la rondelle derrière lui. Il est allé la récupérer à toute vitesse, avant de contourner le filet et de faire mouche d'un revers au-dessus de l'épaule gauche de Ward.

Il avait tout planifié d'avance. Selon le vétéran ailier Bill Guerin, Malkin avait prévenu ses coéquipiers avant la rencontre qu'il tenterait ce jeu.

«On n'appelle pas ça le jeu «Geno» pour rien, a lancé l'entraîneur Bylsma. L'espace où loger la rondelle était très restreint. Peu de joueurs au monde peuvent marquer des buts semblables. Nous en avons deux dans notre équipe.»

Il est là le problème des Hurricanes. Ils ont beau être animés de la meilleure volonté au monde, ils n'ont pas de Crosby et de Malkin.

S'ils ne parviennent pas à les freiner, la série pourraît être plus courte qu'on l'avait envisagée.

«Nous avons créé un doute dans leur esprit, a noté le défenseur Kristopher Letang. On savait qu'ils avaient beaucoup de succès dans les matchs numéro deux d'une série. Mais on a mis fin à ça. On a prouvé qu'on pouvait les battre.

«Les Hurricanes n'abandonnent jamais et on s'attend que ce soit difficile chez eux. Le RBC Center n'est pas un endroit commode où jouer», a résumé Letang.

«Ils vont être gonflés à bloc. La foule là-bas est très bruyante», a renchéri son coéquipier Maxime Talbot.