À moins d'un revirement de situation inattendu, le défenseur François Beauchemin offrira ses services à toutes les équipes de la LNH à compter du 1er juillet.

Beauchemin, 28 ans, s'est fait dire samedi par son directeur général Bob Murray qu'il ne recevrait pas d'offre de contrat de la part des Ducks d'Anaheim tant que le sort de Scott Niedermayer ne serait pas fixé.

Si Niedermayer prend sa retraite, les Ducks auraient peut-être assez d'argent pour garder Beauchemin, qui deviendra joueur autonome sans compensation dans quelques semaines. Mais encore faut-il que Niedermayer prenne une décision avant juillet.

«Je n'ai pas eu de réponse à mes questions lors de ma rencontre (avec Bob Murray), a confié hier au bout du fil l'ancien défenseur de l'organisation du Canadien, à la veille de son retour au Québec. Tout est en suspens avec la situation de Scott. En plus, ils ont acquis deux autres défenseurs pendant mon absence, Whitney et Wisniewski. Je ne m'attends pas à avoir de discussions avec l'équipe et on va probablement tester le marché. Je vais m'asseoir la semaine prochaine avec Bob (Sauvé, son agent) et on va se faire un plan.»

S'attend-il donc au retour de Niedermayer? «C'est 50-50. Il y a bien sûr les Olympiques qui auront lieu chez lui à Vancouver. C'est vraiment une question embêtante. Mais s'il revient, je suis convaincu que ce sera avec les Ducks. Il a maintenant quatre enfants et je serais surpris qu'il déménage de nouveau sa famille pour jouer seulement une année supplémentaire.» Et si jamais Niedermayer annonçait sa retraite rapidement et que les Ducks lui faisaient une offre d'ici juillet? «Ça dépend de l'offre. Si elle est intéressante, on va écouter.»

Déception

On sent cependant moins d'enthousiasme dans sa voix lorsqu'il parle des Ducks, une équipe avec laquelle il a remporté la Coupe Stanley, il y a deux ans.

«Ce qui m'a le plus déçu, c'est qu'ils ont envoyé une télécopie à Bob le 12 novembre - je me rappelle de la date exactement - pour lui demander si nous étions intéressés à négocier un nouveau contrat. Ils étaient supposés nous envoyer une offre une semaine plus tard mais je me suis blessé le 14 et ils n'ont plus jamais donné de nouvelles. J'ai trouvé ça assez ordinaire de leur part.»

Les dirigeants de l'équipe ne s'attendaient sans doute pas à le revoir en uniforme cet hiver après qu'il eut subi une grave blessure au genou. Mais Beauchemin a pu revenir au jeu avec deux matchs à faire en saison régulière et il a disputé les 13 rencontres de son équipe en séries.

«L'entraîneur Randy Carlyle m'a dit qu'il avait rarement vu un joueur revenir au jeu aussi rapidement après une blessure comme la mienne, que c'était tout à mon honneur et que j'aurais facilement pu abandonner.»

Pas peur du Canadien

Impossible d'aborder la question de l'autonomie sans lui parler du Canadien, qui l'a repêché en troisième ronde en 1998 avant de le perdre bêtement au ballottage à l'aube du lock-out, après lui avoir permis de disputer un seul match à Montréal.

François Beauchemin a toujours déclaré qu'il n'était pas effrayé à l'idée de se joindre au Canadien. Qu'en est-il aujourd'hui? «Le Canadien a beaucoup de décisions à prendre. La plus importante concerne Mike Komisarek. Est-ce qu'ils vont le garder? Il y a aussi le dossier de la vente de l'équipe. Monsieur Gillett va-t-il vendre le club ou non? Ils ont beaucoup de dossiers à gérer en ce moment et ça complique les choses pour eux. Mais, pour moi, ça ne change pas vraiment grand-chose et je vais écouter les offres de toutes les équipes. Je n'en exclurai aucune.»

Beauchemin sera un défenseur courtisé. Il est âgé de seulement 28 ans, il est costaud à 6' et 215 livres, il joue de façon robuste et il peut contribuer à l'attaque. Surtout, il est en mesure de jouer en moyenne 25 minutes par match.

On souhaite au Canadien de pouvoir réparer son erreur de 2004.