Vincent Lecavalier attend toujours que le Lightning de Tampa Bay lui fasse signe. Jusqu'à ce que ce soit le cas, il s'accommode de vivre dans l'ignorance.

Le grand numéro 4, qui se trouvait à Rimouski à l'occasion de la Coupe Memorial MasterCard, mercredi, a dit ne pas avoir eu de discussions récentes avec Brian Lawton, le directeur général du Lightning. Du moins, au sujet d'une éventuelle transaction.

«J'ai parlé à Brian Lawton, mais pas à propos de ça, a dit Lecavalier. La dernière fois qu'on a parlé des rumeurs, c'était quand il a fait une sortie publique et dit qu'il ne m'échangerait pas. (Les dirigeants de l'équipe) m'ont dit que si jamais ils allaient faire de quoi, qu'ils viendraient me parler, qu'ils me donneraient un morceau de papier et me demanderaient de mettre cinq équipes sur la liste, et qu'ils feraient ensuite quelque chose. Mais jusqu'à ce qu'ils viennent me voir, je n'ai aucune idée de ce qui se passe.»

Plusieurs observateurs affirment que le Lightning veut se départir du lourd salaire de Lecavalier. Celui-ci empochera 10 millions $ US à partir de la saison prochaine. Sauf que le principal intéressé a dit ne rien savoir de plus que ce qu'il lit comme tout le monde.

«Je ne le sais vraiment pas. Je fais partie du Lightning de Tampa Bay, j'entends des rumeurs comme tout le monde, mais moi je ne suis au courant de rien, a-t-il souligné. L'avenir le dira. J'ai passé de belles années à Tampa, je suis heureux de faire partie de cette équipe-là, Si jamais il arrive de quoi, c'est hors de mon contrôle.»

Lecavalier a affirmé que les rumeurs ne le dérangeaient plus maintenant. Il a toutefois reconnu avoir été «tracassé» en janvier dernier, au plus fort de la tempête médiatique qui avait frappé le Québec. On évoquait alors son arrivée imminente avec le Canadien.

«Quand ç'a commencé à brasser à Montréal, ça commencé à me tracasser en ce sens que je voulais savoir ce qui se passait, a-t-il indiqué. Tout le monde m'appelait. J'allais sur internet pour voir comment ça se passait à Montréal. J'aurais voulu avoir des réponses. (Les dirigeants du Lightning) ont nié, et ils ont dit qu'ils viendraient me voir s'il y avait de quoi.»

Bien des partisans du Canadien aimeraient évidemment voir Lecavalier évoluer régulièrement au Centre Bell. Le hockeyeur de l'Ile-Bizard ne rechigne pas à répondre à leurs questions lorsqu'il les croise lors de tournois de golf ou d'autres événements pendant l'été.

«Quand ça fait plusieurs fois dans une soirée que tu dois répondre à la même question, ça peut être agaçant, mais les gens veulent simplement savoir, a-t-il noté. C'est sûr que j'aimerais que ça se règle, j'aimerais savoir oui ou non. Mais on vit dans un monde comme ça, où tu peux te faire échanger à n'importe quel moment. Il faut vivre avec ça.

«Les gens à Montréal et au Québec m'ont toujours supporté. C'est sûr qu'ils me posent toujours la même question, mais c'est comme ça. Quand on aura la réponse, à savoir oui ou non, je n'aurai plus besoin de répondre.»

Lecavalier a rencontré les médias, mercredi, avant le match de la Coupe Memorial disputé entre l'Océanic de Rimouski et les Voltigeurs de Drummondville. Il était accompagné de deux des trois autres présidents honoraires du tournoi qui se déroule dans la capitale du Bas-Saint-Laurent, Brad Richards et Michel Ouellet. Ceux-ci sont aussi des anciens joueurs de l'Océanic.

Sidney Crosby, l'autre président honoraire, était évidemment retenu à Pittsburgh, où se déroule la finale de l'Association Est des séries de la LNH.

Des éloges pour l'Océanic

Les trois joueurs présents n'ont pas tari d'éloges à l'égard de l'organisation de l'Océanic.

«Quand je parle de Rimouski aux gens qui me demandent comment c'était dans le junior, je leur dis que l'Océanic, c'est comme une petite équipe de la Ligue nationale, mais à Rimouski, a déclaré Lecavalier. C'est vraiment une ambiance de hockey.

«Moi, j'arrivais de Notre-Dame en Saskatchewan, où il y avait 250 habitants et huit personnes à nos matchs, De venir ici à Rimouski, où tout le monde en ville est excité quand il y a un match le vendredi soir... Juste à cause de ça, je me sentais comme si j'était déjà dans la Ligue nationale.

«L'Océanic, c'est une des meilleures, sinon la meilleure organisation au Canada. La façon dont ils traitent les joueurs et les amateurs, c'est extraordinaire.»

Selon Ouellet, le passage de joueurs comme Lecavalier et Richards est en partie ce qui a permis à l'Océanic à continuer de connaître du succès dans la LHJMQ.

«En voyant que ces joueurs-là sont passés par ici, qu'ils ont eu du succès ici, ç'a aidé beaucoup à obtenir d'autres joueurs de qualité», a noté le joueur des Canucks de Vancouver.

Richards dit encore discuter à l'occasion de l'Océanic avec Crosby, avec qui il a plusieurs amis communs.

«À l'époque, (Crosby) m'avait appelé avant de prendre sa décision de venir à Rimouski pour en savoir plus sur la ville, comment ça se passait ici pour un anglophone, a raconté l'attaquant des Stars de Dallas. Mais comme l'a dit Vincent, ils font les choses avec classe, peu importe que tu sois anglophone ou francophone. Alors je n'ai pas hésité de conseiller (à Crosby) d'y aller. Et, de toute évidence, ç'a bien fonctionné pour lui.»