Un juge a décidé d'envoyer la LNH et le propriétaire majoritaire des Coyotes de Phoenix, Jerry Moyes, en médiation afin de déterminer qui a le contrôle de la concession.

Le juge Redfield T. Baum a pris cette décision durant une audience en Cour des faillites, mardi.

«Vous avez le choix entre la médiation ou ma décision», a déclaré Baum.

Les deux parties devront rapporter les progrès réalisés lors d'une audience, prévue le 27 mai.

Baum a précisé qu'il avait opté pour la médiation parce qu'il n'était pas intéressé à entendre les querelles entre les deux parties au sujet du contrôle de l'équipe.

«Pourquoi nous disputons-nous afin de déterminer qui a les mains sur le volant d'une voiture qui sera vendue dans 60 jours?», a-t-il questionné.

Moyes prétend qu'il a le droit de placer les Coyotes sous le chapitre 11 de la loi américaine sur la faillite, et il entend vendre la concession pour 212,5 millions $ US à Jim Balsillie.

Le commissaire Gary Bettman allègue au contraire que la ligue a «complètement pris le contrôle de l'équipe» depuis que Moyes aurait obtenu une avance de fonds de la LNH afin de maintenir l'équipe à flots, en novembre dernier.

Le juge Baum présidait une salle de cour bondée et devait déterminer, au bout du compte, si Moyes pouvait placer la formation de la LNH sous la protection de la loi contre ses créanciers.

Balsillie souhaite se porter acquéreur de la concession et la déménager à Hamilton - une décision qui est contestée par la LNH, car elle doit d'abord être approuvée par le bureau des gouverneurs.

Le juge Baum a indiqué clairement qu'une décision devait être prise au sujet de la relocalisation des Coyotes avant que l'équipe puisse être mise en vente. Selon lui, c'est la seule manière d'assurer que la meilleure offre soit présentée - et d'être certain que tous les investisseurs potentiels sachent dans quoi ils s'embarquent.

«C'est très important d'essayer, et de conserver, l'impartialité dans ce dossier», a ajouté Baum.

Le magistrat a également dit que la décision de relocaliser la concession était «déterminante», et qu'il n'était pas prêt à prendre une décision éclairée.

Il a aussi pris note des appuis que la LNH a reçus de la NBA, de la NFL et des Ligues majeures de baseball, et qui étaient tous contenus dans les documents transmis en cour.

«Il semble que l'enjeu de ce dossier a suscité l'intérêt des gens qui sont concernés par celui-ci», a confié Baum.

Moyes a flambé plus de 300 millions $ sur les Coyotes et s'attend à perdre la majorité de cet investissement, même si Balsillie obtient le droit d'acheter l'organisation.

Le magnat du camionnage a vécu dans la région de Phoenix pendant 42 ans et se décrit lui-même comme un «propriétaire accidentel» des Coyotes. Il s'est d'abord impliqué à titre de petit investisseur dans la formation, mais a ensuite augmenté ses parts afin de tenter de protéger ses investissements. Moyes a finalement acheté la concession, qui appartenait auparavant à Steve Ellman.

Moyes croit que l'offre de Balsillie satisfera la majorité des créanciers de l'équipe - un groupe dans lequel la LNH aurait peu d'intérêt, selon lui.

Le cofondateur de Research in Motion a cherché des appuis de manière agressive au Canada depuis le dépôt de son offre d'achat, le 5 mai dernier. En plus de dénicher des commanditaires corporatifs et de rejoindre des partisans du projet via son site internet www.makeitseven.ca, il s'est livré à une série d'entrevues médiatiques afin de promouvoir sa volonté d'implanter une septième formation de la LNH au Canada.