En lever de rideau des séries, il ne suffisait que de prononcer un mot - «Flyers» - afin de susciter l'engouement des partisans des Penguins de Pittsburgh. Au deuxième tour, il ne fallait qu'évoquer un nom - «Alexander Ovechkin».

C'est une bonne chose, dit-on, que la finale de l'Association Est se mette en branle au Mellon Arena, lundi, parce qu'on va pouvoir commencer à détester les Hurricanes de la Caroline. Dans le moment, il n'y a aucune raison. Ou si, peut-être une. Il existe plusieurs liens entre les finalistes, à commencer par les liens de sang entre les frères Staal, l'aîné Eric des Canes, et Jordan.

Deux des membres du personnel d'entraîneurs des Hurricanes, Ron Francis et Tom Barrasso, ont gagné la coupe Stanley dans l'uniforme des Penguins au début des années 1990. Francis seconde l'entraîneur Paul Maurice et Barrasso est l'entraîneur des gardiens en Caroline.

L'attaquant Tuomo Ruutu est le frère cadet de Jarkko Ruutu, membre des Sénateurs d'Ottawa qui a déjà porté les couleurs des Penguins. Patrick Eaves, un autre attaquant, est le fils de l'ancien adjoint à l'entraîneur des Penguins, Mike Eaves.

L'attaquant de soutien Craig Adams, des Penguins, a remporté la coupe avec les Hurricanes en 2006. Le directeur général des Hurricanes, Jim Rutherford, a déjà évolué pour les Penguins. Même le responsable des relations avec les médias de l'équipe, Kyle Hanlin, est natif de Pittsburgh.

Comme si ce n'était pas suffisant, l'ancien entraîneur des Steelers de Pittsburgh de la NFL, Bill Cowher, est un partisan des Hurricanes depuis qu'il s'est établi à Raleigh, il y a quelques années. Il joue même le meneur de foule au RBC Center.

«Il va falloir qu'on commence à les haïr, a lancé l'ailier Pascal Dupuis, dimanche, en parlant des Canes.

Ça ne saurait tarder. Après un seul match, la rivalité devrait être lancée.»

L'unique pomme de discorde entre les équipes, qui s'affrontent pour la première fois en séries de la coupe Stanley, pourraît être l'incident impliquant Erik Cole et Brooks Orpik, qui s'est produit il y a trois ans. Cole s'est fracturé deux vertèbres cervical en étant frappé par derrière par le défenseur des Penguins, au cours d'un match en saison régulière. Cole a failli voir sa carrière prendre fin et Orpik a écopé une suspension de trois matchs. Cole a tenté de se venger en s'en prenant à Orpik, le 2 février 2008, et Orpik croit que le dossier est clos.

«Ça l'est pour moi. Je ne sais pas pour lui», dit-il.

«Ça va patiner»

La finale de l'Est met en présence les deux meilleures équipes de l'association dans le dernier droit de la saison régulière. Les Penguins (14-2-3) et les Hurricanes (13-3-1) ont présenté les meilleures fiches à partir du 1er mars. Ce n'est donc guère surprenant de les voir en finale.

On a grandement fait état de la confrontation entre les Capitals de Washington et les Penguins, en raison d'Ovechkin. La série a été serrée et enlevante au possible, avec beaucoup de vitesse et de créativité. On s'attend à ce la finale de l'Est le soit tout autant.

«J'estime qu'on va se livrer des matchs semblables à celui du 4 avril en Caroline, a souligné l'entraîneur des Pens, Dan Bylsma. Le jeu va être ouvert et robuste.

«Ça va patiner.»

Les Penguins s'étaient inclinés 3-2 en prolongation, et le gardien Marc-André Fleury a dit s'attendre à un resserrement en défense par rapport à la série contre les Capitals.

«Les Hurricanes ne sont pas comme les Capitals. Ils ferment davantage le jeu, a-t-il opiné. Mais ils sont capables de marquer des buts. Pour les avoir vu jouer en séries, je sais qu'ils vont prendre d'assaut mon filet, plus que les Caps l'ont fait.»