Pendant un court moment, samedi, il était difficile de dire qui de la Russie ou du Canada se préparait à défendre son titre au Championnat du monde de hockey.

Les Canadiens n'ont pas hésité à discuter en long et en large de leur défaite en prolongation subie aux mains des Russes, l'an dernier, à Québec. De leur côté, les Russes semblaient vouloir oublier cette important victoire. De toute évidence, les deux clubs cherchent leur motivation en des lieux différents à la veille du match de dimanche, 14 h 30. Si la longue histoire de la rivalité sur la glace entre les deux nations est bien documentée, le Canada espère donner un nouveau ton aux prochains chapitres.

«Pour les Canadiens, d'affronter les Russes transcende le sport, a déclaré l'entraîneur-chef Lindy Ruff. C'est comme ça depuis un bon moment. Cette histoire fait partie des meubles et je pense que ce sera toujours le cas.

«De perdre contre eux chez nous l'année dernière a été difficile, je ne le nierai pas. Pour nous, ce match représente une opportunité. C'est bien réel.»

Au Colisée de Québec, l'an dernier, ce sont les Russes qui avaient saisi cette opportunité. Après avoir effacé un déficit de deux buts en troisième, Ilya Kovalchuk avait semé l'hystérie parmi les partisans de la Russie présents en marquant en prolongation, lors d'un surnombre.

Kovalchuk est de retour cette année. Il mène d'ailleurs la colonne des pointeurs chez les Russes avec 14 points en huit matchs. Mais il n'avait pas le coeur à ressasser de vieux souvenirs.

«L'an dernier, c'est du passé», a-t-il laissé tomber.

Il touche un point.

Seulement 21 joueurs - six du Canada, 15 de la Russie - ayant pris part à la finale de l'an dernier seront de retour cette année. Même l'ambiance ne sera pas la même dans le PostFinance Arena. Des milliers de partisans de la Russie ont fait le voyage jusqu'ici et devraient créer une atmosphère plutôt hostile aux Canadiens.

Les deux clubs ont aussi choisi des façons différentes de se préparer en vue de ce match ultime.

Ruff a décidé de soumettre ses ouailles à un entraînement plutôt vigoureux, samedi, tandis que les Russes ont opté pour un séance hors glace. Les champions en titre semblent d'ailleurs très détendus.

«La chance est de notre côté jusqu'ici, a dit Kovalchuk. J'espère qu'elle le sera à nouveau dimanche. Parce qu'il n'y a qu'un match entre deux équipes presque parfaites. Elles ont beaucoup de talent, beaucoup d'habiletés.»

Cinq des sept meilleurs marqueurs du tournoi s'alignent pour le Canada. Martin St-Louis vient en tête avec 15 points en huit matchs. Steven Stamkos est quant à lui à égalité avec Niko Kapanen, de la Finlande, avec sept buts.

Shea Weber, Dany Heatley et Jason Spezza ont aussi largement contribué, avec 11, 10 et 10 points respectivement.

«Ils jouent de l'excellent hockey, a ajouté Kovalchuk. Nous connaissons presque tous leurs joueurs, alors nous savons à quoi nous attendre.»