L'an dernier, les Flyers de Philadelphie avaient surgi des bas-fonds du classement pour redevenir en un clin d'oeil une équipe compétitive.

Cette année, les attentes ont grimpé. Et, à la lumière de leur élimination en six matchs face aux Penguins de Pittsburgh, ces attentes n'ont pas été comblées.

Maintenant, les problèmes commencent. Avec plus de 53 millions déjà consentis en salaire en vue de la saison prochaine, le DG Paul Holmgren n'a, à l'heure actuelle, aucune marge de manoeuvre pour améliorer les Flyers.

Rappelons que le plafond salarial pourrait baisser à 54 millions, la saison prochaine, et sous la barre des 49 millions en 2010-2011.

Holmgren a bâti une attaque qui a tenu tête aux Penguins de Pittsburgh et dont le noyau est solide pour les années à venir.

Mais, à la ligne bleue, les points d'interrogation subsistent. Les Flyers ne se sont pas améliorés à la date limite des transactions et leur casse-tête salarial n'aide en rien.

Qui sait si Holmgren ne choisira pas d'échanger l'un de ses attaquants de premier plan - Brière, Gagné, Carter, Hartnell - pour se donner une certaine flexibilité.

Mais pour l'heure, l'un des premiers qui pourrait faire les frais de ces contraintes salariales, c'est le gardien Martin Biron, qui sera joueur autonome sans compensation le 1er juillet.

Bons, mais pas chanceux

Même si Biron a donné quelques mauvais buts, il n'a pas à rougir de sa moyenne de 2,56 et de son taux d'efficacité de ,919 affichés face aux Penguins.

«On n'a pas bien joué lors du premier match mais, par la suite, on a très bien contré une équipe qui est somme toute assez offensive, nous a expliqué le gardien québécois, hier. Revenir de l'arrière 1-3 était une tâche difficile face à un club comme les Penguins, mais on est passés près de l'accomplir.

«On a aussi bien joué qu'eux, mais ils ont été un peu plus opportunistes. Je sais que, normalement, quand tu donnes tout ce que tu as, la chance finit par aller de ton côté. Mais nous, on n'a pas eu de rondelles qui ont frappé trois gars et un patin avant d'entrer dans le filet...»

Avant le sixième match de la série, Paul Holmgren s'était déjà prononcé sur le rendement de son gardien: «Marty a très bien joué et, en général, il nous a permis de rester dans chacun des matchs», a-t-il confié au Philadelphia Inquirer, samedi.

Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'il est prêt à dérouler le tapis rouge pour Biron. «Je vais devoir m'asseoir, regarder la situation et ébaucher un plan.»

Le plan en question, c'est un plan de sauvetage.

Le danger de devenir no2

Le contexte économique difficile et les doutes qui persistent sur sa capacité d'assumer le rôle de numéro un ne jouent pas en faveur de Biron. En fait, sa situation n'est pas si différente de celle de Mathieu Garon, qui est devenu l'adjoint de Marc-André Fleury à Pittsburgh.

La différence, c'est que Garon a surtout joué pour une équipe (Edmonton) qui n'a pas participé aux séries. Alors que Biron, pour la deuxième année de suite, a fait du boulot honnête au mois d'avril pour les Flyers. Pas étonnant que, pour le bon prix, Biron soit enclin à demeurer avec eux.

«En raison de la situation salariale de l'équipe, on n'a pas été en position, cette année, de parler de prolongation de contrat, «Homer» et moi, a expliqué Biron. Mais avec l'été qui approche, on aura plus la possibilité de jaser. J'aurai une meilleure idée de la direction que l'équipe veut emprunter. J'aime ma situation à Philadelphie. Les Flyers vont avoir une équipe compétitive pendant plusieurs années. On a des joueurs-clés comme Simon Gagné, Daniel Brière, Mike Richards et Jeff Carter, qui sont embauchés à long terme.»

Pourtant, c'est là où le bât blesse! Même si Biron ne faisait que reconduire son présent salaire de 3,5 millions sur son prochain contrat, cela placerait les Flyers au-dessus du plafond salarial.

«Je vais essayer de régler ça avec eux. Je vais avoir 32 ans et ce sera en principe le meilleur contrat de ma carrière, celui qui va me permettre de solidifier ma position. Je ne veux pas passer à côté de cela. D'un autre côté, tant du point de vue hockey que celui de ma famille, je suis bien installé à Philadelphie.»

Pas sortis du bois

Holmgren s'est lié les mains et il devra être créatif pour améliorer son équipe.

Si Biron écope, il ne faudrait pas se surprendre que les Flyers regardent du côté du gardien Craig Anderson, une révélation devant le filet des Panthers de la Floride, cette saison. Anderson est le genre de gardien qui pourrait s'établir comme numéro un, sans pour autant réclamer un gros salaire.

Il y a bien la jeune sensation Jonas Gustavsson, qui évolue dans la Ligue d'élite de Suède. Mais si les enchères s'emballent comme elles se sont emballées pour Fabian Brunnstrom l'an dernier, les Flyers devront sortir de la course.

Ils ne sont pas sortis du bois...