Les Canucks de Vancouver ont surpris cette saison, c'est le moins qu'on puisse dire.

Il y a six mois à peine, une grande majorité d'observateurs ne donnaient aucune chance aux Canucks de Vancouver d'obtenir Mats Sundin: ils affirmaient en effet que cette équipe n'était pas assez talentueuse pour permettre au Suédois d'aspirer à la Coupe Stanley.

Quand Sundin a finalement signé un contrat avec les Canucks, ces mêmes experts ont affirmé qu'il se joignait à eux par dépit, ceux-ci étant les seuls à lui offrir un contrat alléchant.

 

Le grand Suédois a connu deux matchs timides avant de se blesser en première ronde éliminatoire, mais ça n'a pas empêché les Canucks d'éliminer les Blues de St. Louis en quatre rencontres. Et ce, après avoir remporté le championnat de leur division...

«La plupart des gens ne nous donnaient pas une chance de participer aux séries. Il y a même un expert qui nous a prédit le 29e rang dans la ligue», a souligné l'entraîneur Alain Vigneault, joint au téléphone à Vancouver, mercredi soir, alors qu'il regardait le dernier match du Canadien à la télé.

«Nous, on savait qu'on avait un bon club. Il y a deux ans, on avait terminé au premier rang de notre division (avec sensiblement le même groupe de joueurs). Mais on a eu tellement de blessés en défense l'hiver dernier. On savait qu'on avait un des meilleurs gardiens de la Ligue nationale et on ne s'est jamais souciés de ce que les gens pensaient.»

L'ancien entraîneur du Canadien a vécu deux tempêtes depuis un an. La première à l'arrivée du nouveau directeur général Mike Gillis. On se demandait alors si Gillis n'allait pas choisir un autre entraîneur et il a opté pour le statu quo. La seconde lorsqu'ils ont subi huit échecs consécutifs en janvier.

«Habituellement dans les périodes difficiles, quelqu'un est montré de doigt, mais ce ne fut jamais notre cas, a dit Vigneault. L'effort y était, mais pas les résultats. J'ai travaillé de concert avec le directeur général et les joueurs pour trouver des solutions. On en a finalement gagné une et, après, c'était parti. Nous avons eu la meilleure fiche de la Ligue nationale en deuxième moitié de saison, devant nos adversaires de la première ronde, les Blues.»

Vigneault estime que le septième rang au classement général des Canucks ne rend pas nécessairement justice à son club. «Avant la blessure à Roberto Luongo, nous étions au premier rang de notre division. À court terme, on peut toujours compenser une telle perte mais à long terme, on essaie seulement de se maintenir en bonne position. Quand Roberto est revenu, il lui a fallu trois, quatre, cinq matchs avant de retrouver son synchronisme et quand il l'a fait, nous étions sur une lancée. Nous avons terminé l'année avec 100 points mais s'il ne s'était pas blessé, nous n'aurions pas été très loin des équipes de première place au classement général.»

Luongo a été splendide dans cette première ronde. Un monstre de stabilité et de confiance. Il a accordé cinq maigres buts en quatre matchs, pour une étincelante moyenne de 1,16, et un incroyable taux d'arrêts de 96,2 %. «Il est capable d'en prendre en masse, a mentionné Vigneault. Je sens une grande concentration et un désir de vaincre chez lui. Il parle souvent de la Coupe Stanley. C'est notre grand leader et une inspiration pour ses coéquipiers. Il n'est pas notre capitaine pour rien.»

Le gardien montréalais est brillant et sa défense s'assure de bien récupérer les retours de tirs autour du filet. «Nous avons l'une des bonnes défenses de la Ligue nationale, a soutenu l'entraîneur. Nous n'avons pas de (Scott) Niedermayer ou de (Chris) Pronger, mais il y a un bel équilibre au sein de nos duos. Nous avons su continuer notre bon travail devant Roberto dans le quatrième match même s'il nous manquait notre meilleur défenseur, Sami Salo.»

Parlant d'inspiration, que dire du Montréalais Alexandre Burrows, qui a trouvé le moyen de marquer le but gagnant en prolongation pour éliminer les Blues ? «C'est toute une histoire pour les jeunes joueurs. Il est arrivé dans la Ligue de hockey junior majeur à 19 ans, il est passé par la East Coast, il s'est présenté au camp d'entraînement à Winnipeg, dans la Ligue américaine, sans contrat. J'ai beaucoup hésité à le séparer de Ryan Kesler pour le placer avec les Sedin parce que ça faisait un bon duo, mais aujourd'hui, Burrows et les jumeaux forment l'un des bons trios de la ligue avec (Ryan) Getzlaf, (Corey) Perry et (Bobby) Ryan à Anaheim.»

Comme le Canadien, les Canucks comptent plusieurs joueurs autonomes sans compensation, neuf au total, dont les frères Daniel et Henrik Sedin, Mats Sundin et Mattias Ohlund. Ça ne semble pas les affecter.

«Dans la nouvelle réalité de la Ligue nationale, presque la moitié des joueurs de toutes les équipes joueurs deviendront autonomes à la fin de l'année, a précisé Vigneault. Les jumeaux adorent Vancouver et je suis convaincu que ça va se régler en temps et lieu.»

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