La défaite de 4 à 1 face aux Bruins était prévisible. Mais la réaction des amateurs à l'endroit de Carey Price, et le geste qu'a posé ce dernier en réponse à leurs moqueries, a fait de ce dernier revers de la saison du Canadien une conclusion tout à fait dans le ton.

De façon générale, Price a bénéficié du soutien de son entourage. Christopher Higgins a compati avec son coéquipier et ami.

«Je me sens mal pour lui. Personne ne prend plus à coeur la cause de l'équipe que lui. Carey veut tellement gagner.

«C'est assez évident qu'à un moment donné, ce soir, la foule s'est retournée contre nous.»

Saku Koivu était un joueur recrue l'année où Patrick Roy a levé les bras en dérision, le 2 décembre 1995.

«Carey est un joueur émotif, un être émotif, a expliqué Koivu. Il faut se rappeler qu'il est encore très jeune. Il va connaître des hauts et des bas dans sa carrière et il doit en tirer des leçons.

«Je l'ai dit avant la saison et je le crois toujours: j'ai pleinement confiance que ce jeune-là va gagner la Coupe Stanley un jour. Mais parfois tu dois être capable de contrôler tes émotions et de ne pas les montrer. Ça fait partie de l'apprentissage.»

Koivu ne croit pas pour autant que le traitement que lui a réservé la foule avait sa place. «Sur certains buts ce soir, Carey n'avait aucune chance, absolument aucune chance, a dit Koivu. C'est déraisonnable et injuste. Il a gagné beaucoup de points pour nous cette année.

«En un sens le résultat de ce soir s'explique, a ajouté Koivu, mais on ne se sent pas bien pour autant d'entendre ça et d'avoir une telle réaction au terme d'une longue saison.

«C'est malheureux.»

Alex Kovalev, lui, a dit comprendre la réaction des amateurs.

«Le public est aussi frustré que nous le sommes, a souligné l'Artiste. Ça a été une saison difficile pour tout le monde, y compris pour Carey.

«Peut-être aurait-il pu délaisser le match des Étoiles de façon à soigner sa blessure à la cheville complètement.»

Mike Komisarek, lui, a maintenu la voie de la diplomatie. «Les amateurs ont été extraordinaires, a affirmé Komisarek. On s'est nourri de leur énergie, en première période. Ils paient cher pour venir nous voir jouer et ils attendaient de grandes choses de nous. Mais ça reste injuste d'avoir ciblé seulement Price.»