Simeon Varlamov est un homme de peu de mots - surtout quand il s'agit de mots d'anglais. Le surprenant nouveau gardien numéro un des Capitals de Washington est un inconnu, ou à peu près - non seulement dans la LNH, mais aussi pour son entraîneur, ses coéquipiers et à peu près tout le monde qui ne parle pas le russe.

«Sept matchs. C'est à ça que se limite ce que je connais de lui», a dit l'entraîneur des Caps Bruce Boudreau, mardi, de la recrue de 20 ans. «Il est vraiment un jeune homme tranquille.

«Je ne sais si c'est parce qu'il est plus mature que la majorité des jeunes de son âge, mais la communication entre lui et moi se limite à moi qui lui donne une petite tape dans le dos et qui lui dit, 'vas-y'.»

Reste que Boudreau - qui en est à sa première saison complète à titre d'entraîneur-chef dans la LNH - a pris le risque de lancer Varlamov dans la mêlée dans des circonstances difficiles. Après la performance médiocre de José Théodore dans le premier match de la série actuelle contre les Rangers de New York, Varlamov a pris la relève.

Il a accordé un but sur le deuxième tir qu'il a affronté, mais rien d'autre par la suite. Ce but-là lui a coûté la victoire, ainsi qu'aux Capitals, mais sa performance générale lui a valu un autre départ.

Loin d'être ébranlé, Varlamov a été solide, lundi soir à Madison Square Garden, quand il a repoussé chacun des 33 tirs dirigés vers lui. Il a ainsi aidé Washington à s'imposer 4-0 et à réduire à 2-1 son déficit dans la série.

Les Capitals pourront maintenant égaler les chances, mercredi soir, à l'occasion de la quatrième rencontre.

«Il a été bon durant ces deux matchs et espérons qu'il pourra continuer dans la même veine», a affirmé l'attaquant Nicklas Backstrom, qui a amassé trois aides dans le troisième match. «Nous avons essayé d'aider sa cause du mieux que nous le pouvions.

«On m'a dit qu'il a été très bon l'an dernier dans la ligue russe. Il a mené son équipe à la finale. Après avoir appris ça, je n'ai pas été surpris par le match (de lundi). Il se concentre sur son jeu, ce qui est bien.»

À part quelques directives sommaires qu'il a échangées avec ses défenseurs, Varlamov se fie sur ses coéquipiers russes pour agir comme interprètes.

«Tu n'as pas de conversation avec ton gardien très souvent sur la glace, a noté le défenseur Shaone Morrisonn. C'est plutôt simple quand on communique avec le gardien, que ce soit lui ou José. Il faut jouer de façon serrée pour le gardien, peu importe qui il est, et être solide défensivement.»

Varlamov a évité, jusqu'ici, les feux de la rampe et la horde de journalistes qui veulent tenter de comprendre comment un jeune qui a seulement six matchs d'expérience dans la LNH en saison régulière peut arriver à donner d'aussi bonnes prestations sous pression.

L'une des raisons est peut-être ses succès jusqu'ici. Varlamov a présenté une fiche de 4-0-1 avec une moyenne de 2,37 en saison régulière, en plus de jouir des louanges de plusieurs observateurs à la suite de ses prestations en Russie, au championnat du monde, puis dans la Ligue américaine à Hershey.

«Bruce mérite tout le crédit parce que je n'aurais jamais pris une telle décision au départ, a indiqué l'entraîneur des gardiens des Caps, Dave Prior. Un gardien veut toujours revenir montrer qu'il est meilleur que la performance qu'il a donnée dans le match précédent. Je comprends ça tout à fait.

«J'ai dit à Varly que si la décision avait été la mienne, j'aurais ramené Théo devant le filet. Il comprend ça et les raisons derrière ça. Il aimerait sûrement qu'on lui accorde le même traitement s'il se retrouvait dans la même situation.»