Aaron Ward a disputé 87 matchs éliminatoires. Il a aussi remporté trois coupes Stanley. Malgré ce riche bagage d'expérience, le défenseur des Bruins estime que la présente série est la plus stressante de sa carrière.

«On est les favoris, ce qui ajoute à la pression, fait valoir le vétéran de 36 ans. Il y a aussi beaucoup d'émotivité chaque fois qu'on affronte le Canadien. C'est vrai en saison comme en séries. À la longue, cette émotivité devient difficile à gérer. Cette série est certainement différente de toutes les autres.»

À Detroit, Ward était encore un jeune défenseur dans une équipe bien rodée et menée par de bons vétérans.

«C'était avant le lock-out et le hockey était différent. Les Red Wings misaient aussi sur plusieurs vétérans», rappelle le défenseur natif de Windsor, qui a remporté la coupe deux années de suite à Detroit, en 1997 et 1998.

Ward a aussi enlevé la coupe en Caroline en 2006.

«On était une bande d'inconnus, dit-il au sujet des Hurricanes. On travaillait fort sans jamais lever le pied. Un peu comme à Boston.»

Les Bruins prennent rarement une journée de congé sous la direction de Claude Julien. Mardi, ils étaient tous sur la glace du Centre Bell pour un entraînement d'une durée de 50 minutes.

«On croit tous dans le système, dit Ward pour expliquer les succès des Bruins. Tous les joueurs sont responsables. On s'assure aussi de bien demeurer dans le présent. Pour nous, le match le plus important est toujours le suivant.»

Ward s'attend à un match difficile mercredi soir.

«Le public de Montréal n'est pas facile. Le Canadien va jouer de façon très robuste en début de rencontre.»

Un joueur transformé

Marc Savard a longtemps trainé la réputation d'un joueur difficile à diriger. Joueur de talent, il s'est limité à un rôle purement offensif à ses premières années dans la ligue. Bob Hartley a commencé à le transformer à Atlanta. Claude Julien a complété le travail à Boston. Aujourd'hui, Savard est un des joueurs les plus responsables dans les deux sens de patinoire.

«Je le connais depuis longtemps», rappelle Julien qui, comme Savard, est originaire de la région d'Ottawa. «Lorsqu'il est arrivé à Boston, j'ai voulu en faire un joueur complet. Je lui ai alors vendu ma philosophie du hockey. Il n'avait jamais participé aux séries et je lui ai demandé s'il était prêt à sacrifier 10 ou 15 points pour jouer dans les éliminatoires. Il m'a dit oui. Avec le temps, je lui ai donné plus de responsabilités tellement il a bien répondu. Aujourd'hui, je lui confie des mises en jeu importantes en plus de l'employer pour écouler les pénalités.»

Savard continue d'amasser des points malgré des responsabilités accrues en défense. Avant les rencontres de mardi, il occupait le deuxième rang des pointeurs (2-3-5), ex aequo avec Zach Parise, Phil Kessel, Daniel Sedin, Jonathan Toews et Sidney Crosby.

Il sera intéressant de voir si on pensera à lui lors de la composition de l'équipe olympique du Canada.