Amis lecteurs, préparez-vous, vous allez tous les entendre...

D'ici à demain soir, les clichés les plus éculés vont être utilisés à profusion autant par les joueurs que par les entraîneurs pour expliquer le fait que même mené 3-0 en séries, pas question pour le Canadien d'abandonner, lui qui pourtant, après son long congé d'hiver, n'est plus qu'à 24 heures d'entamer ses longues vacances d'été.

Koivu, qui a paresseusement laissé filer Chuck Kobasew sur le quatrième but des Bruins alors que le Canadien, en fin de match, attaquait à six joueurs: «Nous allons lutter jusqu'à la fin.»

Quel guerrier ce Saku, quand même...

Gainey : «Nous nous retrouvons dans la pire des situations. En même temps, tenter de venir de l'arrière après avoir été menés 3-0 en séries, voilà qui représente le plus beau des défis.»

Fallait voir Carey Price en fin de match alors que seulement trois de ses coéquipiers sont allés l'accueillir à sa sortie du rond pour se rendre compte que les hommes de Bob Gainey n'ont plus du tout la tête à relever des défis, ni la tête à la fête, ni même le goût de simplement y croire.

Septième défaite d'affilée du Canadien hier soir donc, une première en 70 ans. Et méchante fin d'année du centenaire du CH en perspective lui qui risque, demain, dans sa propre demeure, sous les huées des amateurs, se faire sortir cul par-dessus tête par les Bruins pour clore ce honteux balayage...

Et ce sera bien fait.

Jamais une telle humiliation servie au Canadien n'aura été autant méritée.

Écoutez, depuis son arrivée avec le Canadien, Gainey a joué ses cartes comme il a voulu. C'est lui qui congédié Claude Julien. Lui qui a congédié son ami Guy Carbonneau au moment où le Canadien entamait une série de matchs à la maison, lui qui a jonglé avec ses trios au point de nous étourdir. Et lui qui a employé des joueurs, Laraque et Plekanec notamment, dans des situations critiques alors que le Canadien tentait désespérément de s'inscrire à la feuille de pointage.

Hier encore, Gainey a étonné la planète hockey en entier en revenant avec Carey Price pourtant battu à ses six dernières sorties. Bref, quand tu es le seul à voir raison, tu es vraiment le seul à avoir raison...

Jean Perron: «Ça fait deux ans que Gainey n'est pas là. Après la mort de sa fille, il a voulu quitter l'organisation mais George Gillet a refusé sa démission. Je connais assez bien Gainey pour me rendre compte qu'il n'a plus du tout le coeur au hockey. Gainey, aujourd'hui, est un homme dépassé par les événements. Dans cette série contre les Bruins, il a été complètement dominé par Claude Julien. Et j'espère que ça se poursuivra. Je suis content pour Claude. On s'en rend compte aujourd'hui, son congédiement a été une monumentale erreur.»

Infiniment plus disciplinés, mieux préparés, mieux organisés surtout, les Bruins, même si le Canadien, hier, a connu son meilleur match des séries, démontrent présentement à quel point les hommes de Gainey forment tout au plus une bonne petite équipe. Que les Bruins, soir après soir, s'amusent à mettre dans leur petite poche arrière.

Pathétique...

Et si le Canadien, en fin de partie, a été chahuté, je n'ose imaginer à quel point il le sera à la fin du match de demain quand les Bruins, à la surprise de tous, complèteront leur balayage.

Bref, nous assisterons demain soir à la dernière sortie de Bob Gainey derrière le banc du Canadien.

Dure réalité: si Gainey, à l'issue de cette première ronde catastrophique, ne remet pas sa démission c'est Gillett lui-même qui le forcera à quitter.

Avis aux inconditionnels du CH donc, quand le Canadien sautera sur la glace du Centre Bell, demain, prenez des photos, parce que l'équipe que vous aurez sous les yeux ne ressemblera en rien à la prochaine édition du Tricolore.

L'an prochain, les pommes pourries auront toutes été remerciées ou échangées et le nouveau DG du Canadien, question de calmer les ardeurs des chauds partisans, vous reparlera d'un nouveau plan quinquennal...

On l'a dit cent fois et ce matin on va le répéter encore et encore : tant et aussi longtemps que le Canadien ne formera pas une véritable équipe, guidée par un vrai capitaine et de vrais leaders, tant et aussi longtemps que les joueurs du CH ne formeront pas une véritable famille, on assistera, année après année, comme c'est le cas depuis six ans, au genre de débandade auquel on assiste aujourd'hui.

Le hockey est un sport d'équipe, l'avez-vous oublié ?

Et avant de commencer à espérer remporter quoi que ce soit, il faut d'abord que les liens qui unissent les joueurs, tous les joueurs, soient tissés serrés.

Ce que sont les Bruins, une équipe tricotée serrée.

Et ce que n'est pas le cas chez le Canadien, Gainey s'obstinant à ne pas voir en Koivu, pour ne nommer que celui-là, l'empêcheur de tourner en rond qu'il est.

Demain, Gainey devra donc se préparer à en payer le prix.

Vous savez, l'indiscipline démontrée par les joueurs du Canadien au cours de cette série ne fait que refléter à quel point cette équipe est formée de joueurs qui ne pensent qu'à eux. Quand Plekanec, Sergei ou Andrei écopent de punitions inutiles, c'est toute l'équipe qu'ils placent dans l'embarras. Quelqu'un leur a-t-il dit ?

Quand Saku laisse filer un adversaire par manque d'effort, comme c'est arrivé hier et comme c'est arrivé, samedi, c'est un pied de nez que le capitaine lance à tous ses coéquipiers.

Un pour un, tous pour un, telle était la devise des Mousquetaires.

Chez le Canadien, c'est l'inverse, c'est le chacun-pour-soi qui prédomine.

Comme d'ailleurs en a fait foi l'accueil plus que timide qu'ont réservé les joueurs du Canadien à leur gardien à l'issue du match d'hier soir.

Vous voulez vraiment tout savoir, l'élimination rapide du Canadien face aux Bruins est une fichue de bonne nouvelle.

Comme ça, on va pouvoir définitivement tourner la page sur l'ère Koivu et Gainey.

Comme ça, septembre venu, en bons partisans que vous êtes, devant le tas de belles promesses qui vous serons encore faites, vous allez y croire à nouveau. Et accepter, encore une fois, de tout recommencer à zéro.

À zéro, dis-je.

Comme dans quatre à zéro...