Au nombre de fois qu'on les prononce, on devrait être en mesure d'expliquer l'origine des différents noms d'équipes de la LNH, ce qui n'est pas si simple. Certains noms disent tout - le Canadien, les Capitals -, mais pourquoi les Bruins ou les Penguins?

Pourquoi les 16 équipes présentement en séries portent-elles leur nom? Voilà un exercice qui n'a pas manqué d'intérêt. Par exemple, on réalise qu'à part les animaux, le passé guerrier des États-Unis n'a pas d'égal lorsque vient le temps de baptiser un club.

 

Prenez la série Calgary-Chicago. Ce serait en raison d'un incendie provoqué par le général William Sherman pendant la guerre de Sécession qu'Atlanta a opté pour les Flames. Lorsqu'ils sont déménagés à Calgary, en 1980, les Flames ont conservé le même nom en l'honneur de l'industrie pétrolière.

 

Les Blackhawks de Chicago ont été fondés par le général Frederic McLaughlin, en 1926. Il leur a donné ce nom parce que c'était celui de l'unité militaire qu'il avait dirigée pendant la Première Guerre mondiale.

La guerre de Sécession est également à l'origine de l'appellation des Blue Jackets de Columbus. L'Ohio étant l'État qui a fourni le plus de soldats - que certains nommaient Blue Jackets -, il s'agirait là d'un hymne au patriotisme.

Au Canada, on s'inspire de trucs un peu plus légers. À Vancouver, un personnage de dessin animé a suffi. Quoique Johnny Canuck était plus qu'un bûcheron et joueur de hockey. Lorsqu'il a été créé en 1869, il était aussi un personnage politique, un jeune cousin de l'Oncle Sam et de John Bull.

Il n'y a pas qu'à Chicago où c'est le propriétaire qui a choisi le nom de son club. Sid Salamon s'est inspiré du nom d'une chanson pour le sien, la pièce St. Louis Blues de William Christopher Handy. Ceci explique cela. Il aurait fallu dire le Blues et non les Blues s'il avait été question du genre musical, comme le Jazz de l'Utah.

L'homme d'affaire Charles Adams a choisi les Bruins parce qu'il voulait quelque chose qui représentait la force et la puissance - il aurait aussi opté pour le noir, le jaune et le blanc parce qu'il s'agissait des couleurs de ses magasins Brookside Stores.

Les Red Wings n'ont pas toujours été les Red Wings. Ils ont été les Cougars, puis les Falcons, avant que James Norris n'achète l'équipe en 1932. Il a changé ça pour les Red Wings, inspiré par les Winged Wheelers, avec lesquels il avait joué au cours de sa jeunesse montréalaise.

Après qu'un appel à tous eut généré plus de 10 000 réponses, une centaine de personnes - ainsi que la soeur du proprio Ed Snider, Phyllis - ont proposé Fliers ou Flyers. Le nom qui s'harmonisait avec celui de la ville de Philadelphie et l'image de vitesse ont convaincu M. Snider.

C'est également un concours qui a mené aux noms des Devils et des Sharks. C'est à cause de la légende du monstre Jersey Devil et des eaux infestées de requins de l'océan Pacifique qui sont derrière leurs appellations.

Les cousins des Sharks à Anaheim ont opté pour une bête un peu moins féroce, le canard. Mais il était supposément très puissant ce canard, ce qui nous a donné les Mighty Ducks d'Anaheim et l'une des plus grossières stratégies de branding de l'histoire du sport professionnel. Quand Disney a vendu l'équipe en 2005, le Mighty a été supprimé, au grand bonheur des joueurs.

À Pittsburgh aussi, l'équipe porte le nom d'un animal à bec. Ce sont les Penguins parce que le Civic Arena ressemble à un igloo vu de l'extérieur, ce qui est certainement la raison la plus originale et amusante parmi les 16 équipes en question.

C'est un peu moins rigolo du côté de la Caroline, où on a remplacé les Whalers par les Hurricanes parce que plusieurs ouragans qui s'abattent sur la région.

Enfin, ce sont les journaux qui sont responsables du nom de la 16e et dernière équipe. Lorsque Tex Rickard, qui était alors le gérant du Madison Square Garden, a fondé son propre club en 1926, certains journalistes ont pris l'habitude de l'appeler Tex' Rangers, et le nom est resté.