Même si George Gillett lui a dit que le Canadien n'était pas à vendre, Serge Savard prépare déjà son montage financier pour acheter le Tricolore.

«Nous nous préparons, dit Serge Savard. Nous avons déjà fait des montages financiers pour des transactions de 250 millions. Nous avons les outils pour le faire.»

 

L'ancien défenseur et directeur général du Tricolore a déclaré, la semaine dernière, son intention d'acheter l'équipe si elle était mise en vente. Il a parlé directement avec le propriétaire majoritaire George Gillett, sans l'intermédiaire du banquier Jacques Ménard, mandaté dans ce dossier par le propriétaire du Canadien. «M. Gillett examine toutes les situations possibles, dit-il. Il m'a dit que M. Ménard n'avait pas le mandat de vendre l'équipe.»

Serge Savard, qui brasse des affaires dans l'immobilier depuis sa retraite sportive avec ses associés Bernard Thibault et Mario Messier, n'est pas intéressé à devenir propriétaire minoritaire du Canadien. «Nous voulons être majoritaires», dit-il.

L'ancien numéro 18 du Tricolore n'a pas confirmé la présence du milliardaire canadien Jim Pattison au sein de son consortium. Cet homme d'affaires de Vancouver, dont la fortune est évaluée à 2,1 milliards US par le magazine Forbes, est au septième rang des personnes les plus riches au Canada. «Je le connais, mais je ne l'ai jamais rencontré», dit M. Savard.

Serge Savard est aussi resté discret au sujet de celui qui semble son plus grand rival dans la course pour acheter le Canadien: Pierre Karl Péladeau. En privé, le grand patron de Quebecor ne cache pas son intention d'acheter l'équipe de hockey mythique. Le quotidien torontois The Globe and Mail a identifié René Angélil, Céline Dion et Stephen Bronfman comme partenaires potentiels de M. Péladeau. «À chaque jour, il y a des nouvelles alliances dans les journaux, dit M. Savard. Je ne peux pas commenter ça. Nous, nous allons être là (si l'équipe est à vendre). Qui va gagner? Je ne le sais pas. Comme je ne sais pas ce que M. Péladeau a en tête. Et il y aura peut-être des gens intéressés qui seront de l'extérieur du Québec.»

Caisse de dépôt et de placement

Serge Savard n'a pas voulu exclure d'emblée la participation de la Caisse de dépôt et placement du Québec, déjà actionnaire de Quebecor, dans un éventuel montage financier impliquant sa société immobilière Thibault, Messier, Savard et Associés. «La Caisse a dit par le biais du ministre des Finances qu'elle pourrait être là, dit-il. Nous verrons ça en temps et lieu, mais beaucoup de gens vont cogner aux mêmes portes.»

L'ancien directeur général du Canadien s'est dit «flatté» et «honoré» d'avoir été désigné comme l'acheteur potentiel du Tricolore préféré des Québécois, selon un sondage Angus Reid rendu public jeudi par La Presse. Il avait récolté 34% des appuis, loin devant Guy Laliberté (12%), René Angélil (9%), la famille Molson (7%) et Quebecor (7%).