Les séries du Canadien ne commenceront que jeudi. Une chance!

Car si elles s'étaient mises en branle hier, le Canadien serait à trois défaites des vacances. En fait, il ne serait peut-être bien qu'à trois parties d'être balayé des séries.

Dominé dans toutes les facettes du jeu, le Tricolore s'est incliné 3-1 aux mains des Penguins de Pittsburgh, hier soir, au Centre Bell. Et s'il joue comme ça à compter de jeudi, à Boston, les séries ne dureront que le temps des lilas.

Ce sera la 32e fois que le Canadien et les Bruins se croiseront en séries. La 14e fois lors des 25 dernières saisons.

«Je ne sais pas pourquoi nous disputons 82 matchs en saison régulière. Nous devrions immédiatement nous rendre en séries et affronter Boston», a d'ailleurs lancé le capitaine Saku Koivu après le match.

Le Canadien termine donc la saison avec une fiche de 41 victoires, 30 défaites et 11 revers encaissés en bris d'égalité

Cette récolte de 93 points laisse le Tricolore au huitième rang dans l'Association Est. Tout un contraste avec l'an dernier alors que le Canadien avait terminé au premier rang avec 104 points.

«On a fini premiers, l'an dernier, et on était attendus. Ce sera une tout autre chose d'entrer par la porte d'en arrière et d'être dans le rôle opposé par rapport aux Bruins l'an dernier», a indiqué Maxim Lapierre.

«Ce sera un duel intéressant et physique comme on a pu le voir jeudi dernier. Mais c'est un duel que nous sommes en mesure de relever», a ajouté Carey Price, élu première étoile, hier, au terme d'une soirée de 38 arrêts, dont quatre ou cinq miraculeux.

Des scénarios différents

Le Canadien faisait figure de parent pauvre, hier soir. Rien de convaincant à l'aube des séries.

Remarquez que si les séries avaient débuté hier, Bob Gainey n'aurait certainement pas donné congé à Alex Tanguay.

Il n'aurait pas envoyé Saku Koivu dans la mêlée flanqué de Georges Laraque et Gregory Stewart, ou Alex Kovalev à la droite de Glen Metropolit au sein du quatrième trio.

Au fait: que recherchait Gainey avec ces combinaisons «chanceuses»?

«On voulait tenter différentes expériences et donner l'occasion à Tomas Plekanec et à ses compagnons de jeu (Andrei Kostitsyn et Matt d'Agostini) d'hériter du rôle de premier trio», a expliqué Gainey.

Un rôle qu'ils n'ont pas été en mesure de relever.

«Ce n'est pas une bonne soirée pour évaluer le travail de notre équipe. Exception faite de notre gardien qui a été exceptionnel, les autres joueurs n'ont pas été à la hauteur de nos adversaires», a reconnu l'entraîneur-chef.

Un entraînement public

La domination des Penguins était telle qu'on s'est plusieurs fois demandé si le Canadien n'avait pas décidé de tenir un grand entraînement public dans le cadre de son dernier match de la saison.

Un entraînement qui a permis à Carey Price d'aiguiser ses réflexes et qui a permis aux spécialistes du désavantage numérique de démontrer tout leur savoir-faire.

Glen Metropolit, Christopher Higgins, Tom Kostopoulos et Maxim Lapierre ont été les meilleurs du Canadien. Ils ont blanchi les Penguins en quatre attaques massives.

Inversement, l'avantage numérique du Canadien a été lamentable.

Non seulement les spécialistes ont été tenus en échec en trois occasions, mais les Penguins ont enfilé leurs deux derniers buts alors qu'ils évoluaient à court d'un homme.

Maxim Talbot a complété après une descente amorcée par Pascal Dupuis à la suite d'un revirement du Tricolore. Moins d'une minute plus tard, Kristopher Letang a déjoué Carey Price avec un tir frappé.

Si Price a semblé faible sur ce but, il faut dire qu'il l'a accordé sur le 40e tir des Penguins. Son équipe en avait obtenu 16 à ce moment.

Le Canadien en a ajouté 14 en deuxième portion de troisième période, histoire de sauver la face à défaut de sauver le match.

Price a su se reprendre

Comme le Canadien, Price a amorcé le match sur les talons. Il a accordé deux retours de tirs qui ont conduit au premier but du match, celui d'Evgeny Malkin après 69 secondes de jeu.

Price a ensuite été excellent, voire phénoménal, multipliant les arrêts de qualité. Surtout en deuxième alors qu'il a volé trois buts, sinon quatre, en se dressant devant Petr Sykora, Matt Cooke, Bill Guerin et Maxime Talbot.

Les arrêts de Price lui ont valu des ovations. Une bien mince consolation au terme de sa 16e défaite de la saison.