L'été dernier, la direction du Wild du Minnesota a convaincu Jacques Lemaire de revenir au poste d'entraîneur-chef le temps d'une autre saison. Cette fois, elle devra sans doute être plus convaincante encore.

La saison a été éprouvante pour Lemaire et le Wild, qui amorçaient, vendredi, le dernier week-end du calendrier régulier avec de minces espoirs d'accéder aux séries.

L'équipe a été éprouvée par les blessures à des joueurs-clés, par le développement plus lent que prévu de ses récents choix au repêchage et par un manque de constance qui frustre au plus haut point Lemaire, un pilote friand de discipline.

Non seulement l'avenir de l'attaquant vedette Marian Gaborik est-il incertain puisque celui-ci risque de tester le marché des joueurs autonomes cet été, mais le seul entraîneur que le Wild ait jamais eu n'est pas certain non plus de revenir l'automne prochain.

Lemaire, qui est maintenant âgé de 63 ans, évaluera après la saison ses sentiments, ainsi que son niveau d'énergie et d'enthousiasme pour le travail de coach, en consultation avec sa famille et le directeur général Doug Risebrough, l'homme qui l'a embauché quand l'équipe est née il y a neuf ans.

Le printemps dernier, quelques semaines après que le Wild eut été éliminé au premier tour des séries, Risebrough s'est rendu en Floride dans le but de convaincre Lemaire qu'il était encore l'homme de la situation, le mieux placé pour motiver et maximiser les performances des joueurs. Avant cette discussion, Lemaire n'en était pas certain.

Cette saison, le moral de Lemaire a été mis à l'épreuve encore plus rudement. Gaborik a raté 65 matchs et Owen Nolan, 23. Le défenseur Brent Burns et l'attaquant Pierre-Marc Bouchard ont été forcés de s'absenter dans le dernier droit, après avoir subi des commotions cérébrales.

«

EC'a été un peu frustrant, a reconnu Lemaire. À cause des blessures, on n'a jamais eu une équipe complète. Peut-être pour quelques parties, mais c'est tout. Et quand ça arrive à tes joueurs-clés, c'est difficile d'amener les joueurs à ressentir une chimie avec le reste du groupe.»

Lemaire a aussi appris qu'il ne peut pas tout faire à lui seul.

«On essaie de préparer les joueurs pour les amener à faire de leur mieux, et après c'est leur responsabilité de se préparer, a-t-il fait remarquer. Je dois faire mon travail et ils doivent faire leur travail. C'est comme ça que ça marche. Une partie, c'est nous, les entraîneurs. L'autre partie, c'est eux. Je vais quand même prendre une partie du blâme, parce que je ne suis pas parfait.»

Risebrough a refusé une demande d'entrevue, préférant attendre que la saison se termine avant de commenter l'avenir de son ex-coéquipier du Canadien.

«Je n'y ai pas pensé, pour être honnête, a dit Gaborik de la possible retraite du seul entraîneur qu'il ait jamais eu dans la LNH. Je ne sais pas ce qui va arriver, c'est hors de mon contrôle. Je me concentre sur mon jeu pour le moment.»

«Après tout ce qu'il a fait pour cette concession, je pense qu'il a obtenu le privilège de décider de son propre sort», a noté l'attaquant Andrew Brunette.

L'entraîneur adjoint Mario Tremblay, comme tout le monde, va attendre la décision de Lemaire cet été.

«On verra bien, a dit Tremblay. À son âge, c'est d'année en année. C'est un grand garçon, il sait quoi faire.»