Cinq matchs ne font pas une saison. Encore moins une carrière. Mais avec une récolte de 28 points en cinq parties, Saku Koivu, Alex Kovalev et Alex Tanguay donnent au Canadien et à ses partisans ce dont ils ont cruellement manqué au fil des quatre, six, dix dernières années: un premier trio qui donne le ton, qui marque des buts, qui impose le respect.

Ces récents succès font contrepoids à la déclaration fracassante de Guy Lafleur qui, pas plus tard que l'an dernier, avait soutenu que non seulement le Canadien n'avait pas de premier trio, mais qu'il ne se contentait que de quatre quatrièmes trios...

À sa 13e saison avec le Canadien, Saku Koivu convient qu'il n'a jamais piloté un trio aussi explosif.

«Nous avons déjà formé de bons trios, Mark Recchi, Brian Savage et moi. C'est difficile de comparer ce que nous faisons il y a 10 ans avec ce qui se fait aujourd'hui. Le jeu a changé. Mais je peux affirmer que les deux Alex me donnent la chance de pivoter le trio le plus dangereux et le plus talentueux depuis que je suis à Montréal. Parfois, lorsque tu profites d'autant de talent, tu oublies de travailler. Mais ce n'est pas le cas depuis notre association et les résultats le prouvent. Il faudra simplement continuer à afficher la même éthique de travail», a lancé Saku Koivu.

Colorado et Pittsburgh

Si le capitaine du Canadien affirmait être au centre du meilleur trio de sa carrière, Alex Kovalev et Alex Tanguay ne pouvaient en faire autant.

Loin de diminuer le trio qu'ils complètent actuellement, les deux ailiers pouvaient difficilement mettre de côté les énormes succès remportés au Colorado et à Pittsburgh.

«J'ai eu la chance de jouer avec Joe (Sakic) et Milan Hejduk à ma première saison. C'était tout un trio. Mais je crois que celui que je complétais avec Milan et Peter (Forsberg) était meilleur encore», a souligné Tanguay.

«Mais nous faisons vraiment du bon travail depuis cinq matchs. La clef demeure d'être le plus souvent en possession de la rondelle. Un privilège dont Saku nous permet de profiter en remportant les mises en jeu au rythme qu'il les remporte. Ça commence là», indiquait Tanguay.

Complicité inattendue

Quant à Alex Kovalev, il trouvait prématurée la question reliée au trio qui fait fureur actuellement.

«Nous connaissons du succès, mais c'est sur une longue période qu'on peut vraiment dresser des comparaisons», a d'abord lancé Kovalev.

«Mais ça va bien, nous affichons une belle complicité. Ça me rappelle un peu ce que nous faisons à Pittsburgh lorsque Robert (Lang), Martin (Straka) et moi évoluions ensemble.»

Ces trois joueurs étaient de grands copains sur la patinoire.

Ils l'étaient à l'extérieur.

Ce qui n'est pas vraiment le cas en ce qui a trait aux relations entre Koivu et Kovalev.

«C'est nettement exagéré tout ça. De toute façon, tu n'as pas besoin d'être les meilleurs amis du monde pour connaître du succès sur une patinoire. Tu dois savoir jouer au hockey et faire ce que tu as à y faire. À ce titre, nous formons un excellent trio, oui. Et quand les choses vont bien sur la patinoire, c'est plus facile à l'extérieur également», a indiqué Kovalev avant de monter à bord de l'autobus.

Attention aux Leafs

En plus de jouer du bien meilleur hockey, le Canadien croisera, pour la troisième fois cette semaine, une équipe amoindrie par un match disputé la veille.

Après les Sabres de Buffalo, samedi, et les Islanders de New York, jeudi, ce sera au tour des Maple Leafs de Toronto d'affronter le Canadien dans le cadre d'un deuxième match en deux soirs.

Ils affrontaient les Flyers à Philadelphie vendredi.

«Rien n'est acquis. Surtout contre les Leafs. Ils nous ont battus lors des deux derniers matchs en offrant de meilleures performances au plan du travail et de la qualité générale du jeu», a indiqué vendredi Saku Koivu.

«Nous formons toutefois une meilleure équipe que lors de ces deux rencontres. Nous avons retrouvé confiance et cohésion», de conclure le capitaine.