Les choses changent vite au hockey. Il n'y a pas deux semaines, Maxim Lapierre déplorait le manque de passion du Canadien après une autre défaite.

Et subitement, son équipe a le vent en poupe!

Avec la défaite des Rangers de New York aux mains des Hurricanes de la Caroline, les hommes de Bob Gainey ont grimpé au septième rang dans l'Est en repoussant d'une seule main les tristes Islanders par la marque de 5-1.

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En une seule soirée, le Canadien a eu le meilleur sur deux équipes de New York!

«Peu importe l'issue du match des Rangers, on savait qu'il fallait qu'on sorte gagnant de notre côté», a rappelé Alex Tanguay, dont le trio est responsable des quatre premiers buts du Canadien. «On ne se préoccupe pas de notre rang, seulement de gagner des matchs cruciaux. Mais c'est sûr qu'il y a plusieurs équipes qui, en ce moment, doivent se dire que le Canadien s'en vient...»

Et il était drôlement là, jeudi soir, face aux Islanders. Dans la catégorie des matchs que tu n'as pas le droit de perdre, on ne pouvait pas faire mieux.

Le Canadien n'avait pas perdu en temps réglementaire à ses huit visites précédentes à Long Island, et il aurait fallu un sérieux manque d'effort pour échapper la victoire.

Pour dire vrai, les Islanders n'ont pas besoin de rénover le vétuste Colisée Nassau. Il convient très bien à un club de la Ligue américaine!

Le talent a donc logiquement prévalu. Faisant l'essentiel des dommages, le trio Tanguay-Koivu-Kovalev a pris les choses en main en marquant trois buts en avantage numérique, tous trois avec l'aide d'Alex Kovalev.

Mais même à forces égales, ce trio-là a passé sa soirée en territoire adverse.

«C'est l'aptitude de Tanguay de trouver le joueur libre qui nous rend si dangereux, même à cinq contre cinq», a expliqué Saku Koivu.

«Peu importe qui va chercher la rondelle dans le coin, on anticipe très bien où les deux autres sont placés.»

Tout feu tout flammes

Le Tricolore jouait jeudi le match qu'il avait en main sur les Panthers de la Floride, ses plus proches poursuivants, et l'occasion était belle de prendre ses distances.

«Ce n'est pas parce qu'on ne rentrera pas premiers dans l'Est qu'on ne peut pas avoir de succès en séries», a noté Maxim Lapierre.

«On veut avoir un bon momentum à l'approche des séries et y rentrer tout feu tout flammes. Ce n'est pas à quel rang tu rentres en séries qui importe, c'est comment tu y arrives.»

Pour se donner de l'élan, les Islanders se sont révélés une proie facile. Pas mal plus facile en tout cas qu'en début de saison, alors que le CH avait dû surmonter un déficit de 4-1 pour arracher la victoire de peine et de misère.

Saku Koivu et Mathieu Schneider ont marqué en supériorité numérique pour lancer le Canadien en avant 2-0 en première période.

Alex Tanguay n'a attendu que la deuxième minute du second tiers pour augmenter cette avance quand Josh Gorges, voyant qu'une demi-patinoire s'ouvrait presque à Tanguay, lui a refilé le disque.

Kovalev est allé se poster devant Yann Danis et Tanguay a eu tout le temps voulu pour décocher son lancer.

Andrei Markov a ajouté un autre but sur l'attaque massive et, en tout début de troisième, Mike Komisarek s'est offert son deuxième but de la saison - son premier depuis le 13 octobre dernier -grâce à un tir de la ligne bleue qui a frayé son chemin derrière Yann Danis.

Un moment d'inattention

À l'autre bout, Jaroslav Halak a eu un match peu occupé, mais il s'est distingué à quelques reprises en première période.

«Je ne dirais pas que ça a été match facile parce qu'il fallait quand même que je reste concentré», a mentionné Halak.

D'ailleurs, à force de voir ses coéquipiers constamment en zone ennemie, Jaroslav Halak s'est quelque peu assoupi en deuxième période. Il a perdu son blanchissage quand un tir de Jeff Tambellini lui a complètement échappé.

«J'ai regardé derrière moi pour voir si j'étais bien aligné par rapport au filet et il a tiré à ce moment-là», a expliqué Halak.

«C'est de ma faute si j'étais en retard sur le jeu, mais ce n'est plus important maintenant...»

En fin de rencontre, ce même Tambellini s'est rendu coupable d'un bâton élevé qui a coupé Andrei Kostitsyn au visage.

On saura lors de l'entraînement de vendredi, prévu à Toronto, si sa blessure est sérieuse ou non.