Alors que bien des observateurs profitaient du retour de Cristobal Huet, à Montréal, pour souligner l'erreur d'avoir confié le filet du Canadien à deux jeunes gardiens, Carey Price s'est chargé de prouver le contraire.

Price a réalisé 28 arrêts, dont plusieurs spectaculaires, pour remporter sa 22e victoire de la saison. Une victoire convaincante de 4-1.

«Cela faisait un bout de temps que j'attendais cette rencontre. Nous étions deux très bons amis, Cristo et moi. Il était plus que mon ami. Il était mon mentor, mon grand frère. Il me parlait beaucoup. Il m'offrait des tas de conseils. Il m'a appris à être plus calme. J'ai été secoué lorsqu'on l'a échangé l'an dernier. Je perdais un frère. On s'est croisés avant le match. On a eu juste le temps de se dire bonjour, mais je suis content d'avoir gagné. Car je sais qu'il voulait remporter la victoire autant que moi», a lancé la première étoile de la rencontre.

Plus que la victoire, c'est la qualité de la tenue du gardien qui sautait aux yeux hier.

Pendant que Cristobal Huet concédait un but à Alex Kovalev sur le tout premier tir de la rencontre, après seulement 25 secondes de jeu, Price affichait combativité et équilibre devant son filet.

Des qualités qui faisaient cruellement défaut depuis un long moment. Depuis la pause du match des Étoiles en fait.

Ses déplacements étaient vifs et précis et, pour une rare fois depuis trop longtemps, Price a réalisé des arrêts en se tenant debout au lieu de se laisser choir rapidement sur les genoux.

«C'est bizarre, car je ne me sentais vraiment pas bien avant la rencontre. Le fait de prendre les devants rapidement a facilité mon travail. Les gars ont été vraiment solides devant moi et ils méritaient pleinement que je protège la victoire pour eux», a ajouté Price.

Le jeune gardien s'acheminait vers son deuxième jeu blanc cette saison, son cinquième en carrière, lorsqu'il a concédé un but à Patrick Sharp sur un tir qui l'a déjoué dans la lucarne sur le côté de la mitaine. Il y avait pas mal de circulation devant Price, qui s'est entre autres signalé devant Patrick Kane: ce dernier a obtenu cinq tirs, dont trois de très bonne qualité, à ses dépens.

Travail efficace

Le jeune gardien avait raison de partager le mérite de la victoire avec ses coéquipiers.

Offrant une solide performance, ils ont obtenu 33 tirs et ont limité l'adversaire à 29. Ils ont aussi dominé la majorité des facettes du jeu. Surtout les unités spéciales.

Car non seulement le Tricolore a marqué deux buts en quatre attaques massives, mais il a blanchi les Hawks en six occasions.

«C'est bien d'avoir marqué quatre buts, mais notre travail défensif a été excellent ce soir. Limiter une équipe aussi talentueuse en attaque à moins de 30 tirs c'est une belle source de satisfaction», a lancé le capitaine Saku Koivu, qui a terminé la soirée avec une passe hier.

Il a contribué au but d'Andrei Markov, qui a déjoué Huet sur un tir de la pointe lors d'une attaque massive. Mathieu Schneider, toujours en attaque massive, a marqué un but similaire en fin de rencontre. Christopher Higgins invoquait, en riant, la «paternité» de ce but, mais le marqueur officiel n'avait procédé à aucun changement une heure après la rencontre.

À noter que les buts de Markov et de Schneider ont été marqués 17 et 22 secondes seulement après le début des attaques massives.

Guillaume Latendresse avait donné les devants 2-0 au Canadien avec un but inusité en début de deuxième période.

Avec Samuel Pahlsson sur le dos, Latendresse a vu la rondelle qu'il venait de tirer d'un angle impossible frapper la jambière de Huet, avant de monter en flèche au-dessus de la tête du gardien français pour finalement retomber derrière la ligne rouge.

Andrei Markov et Alex Kovalev ont récolté deux points chacun.

Toujours huitième

La victoire convaincante d'hier permet au Tricolore de rester bien campé au huitième rang de l'Association de l'Est. Elle n'a toutefois pas permis de creuser l'écart devant les Panthers la Floride. Forts d'une victoire de 5-2 aux dépens des Sénateurs d'Ottawa, les Panthers n'accusent toujours qu'un retard d'un point derrière le Tricolore.