Les fameuses blessures «au bas du corps» que subissent les gardiens peuvent être longues à guérir.

Pensons à celles qu'ont subies Carey Price ou Roberto Luongo cette saison.

Même après être revenu au jeu, leurs bobos ont continué de les importuner pendant un certain temps.

Le gardien des Sabres de Buffalo, Ryan Miller, pourra-t-il y échapper?

«Vendredi, il avait l'air d'un gars qui n'avait pas manqué un seul match», a observé le défenseur Toni Lydman à propos de la victoire décrochée par Miller à son premier match depuis le 21 février.

Une sévère entorse à la cheville a forcé le gardien américain à rater un mois d'activité au moment où les Sabres avaient déjà commencé à se battre pour leur vie.

«La dernière fois que j'ai eu une blessure du genre, j'ai eu la chance d'aller jouer quelques matchs dans la Ligue américaine pour me remettre en forme, a rappelé Miller.

«Cette fois-ci c'est différent. Je reviens et je suis plongé immédiatement dans la fosse aux lions.

«C'est sûr que je ressens encore un peu cette blessure, mais quelques Tylenol suffisent à chasser la douleur.» Le gardien de 28 ans n'est pas prêt à admettre qu'il aurait retardé son retour si l'enjeu en cette fin de saison n'avait pas été aussi crucial.

«À aucun moment dans une saison une équipe n'a besoin d'un gardien qui n'est pas en forme, a noté Miller.

«Mais j'ai parlé aux médecins et l'on a convenu qu'il n'y avait aucune raison d'attendre davantage. La blessure ne se soignera pas plus jusqu'après la saison, soit jusqu'à que je cesse de mettre de la pression sur elle.»

«C'est leur joueur de concession»

Il reste que c'est tout un coup de main que Miller peut apporter aux Sabres dans la dernière ligne droite de la saison.

Et quelques heures avant affronter les Sabres, les joueurs du Canadien en étaient bien conscients.

«Je ne veux rien enlever à Mikael Tellqvist ou à Patrick Lalime, qui ont bien fait le travail en son absence, mais Miller est le joueur de concession des Sabres, a rappelé Guillaume Latendresse.

«Il est capable de gagner un match à lui seul.» Les Sabres, dixièmes au classement de l'Association Est, se sont amenés à Montréal avec un retard de cinq points sur le Tricolore et de trois sur les Panthers de la Floride.

«Ce ne sont pas les Panthers que l'on poursuit, c'est le Canadien», a résumé Derek Roy qui, à l'instar de ses coéquipiers, voyait l'affrontement contre les hommes de Bob Gainey comme le plus important de leur saison.

«C'est un match qu'on ne peut pas perdre», a acquiescé le défenseur Craig Rivet.

Manque d'opportunisme

Les choses n'étaient pourtant pas sensées se passer de cette façon pour les Sabres. Avec un gardien de but de premier plan, quatre trios bien équilibrés et un bon mélange de jeunes et de vétérans, ils semblaient prêts à passer à un autre niveau cette saison.

Or, après un début de saison retentissant, les Sabres s'accrochent désespérément à l'espoir de participer aux séries...

«Ce n'est pas évident quand tu perds ton gardien numéro un - ton joueur le plus important - et ton meilleur marqueur pendant un mois», a plaidé l'entraîneur Lindy Ruff samedi matin.

Mais personne chez les Sabres ne veut utiliser cela comme excuse.

C'est plutôt la responsabilité de chacun à en faire un peu plus qu'on préfère remettre en cause.

«On n'a pas géré l'adversité de la meilleure façon possible cette saison, a observé Ryan Miller.

«On était dans une position similaire l'an dernier et l'on aurait dû apprendre davantage de cela.» Son coéquipier Jason Pominville a développé sur cette critique.

«L'an passé, il y a eu plusieurs matchs où l'on avait l'avance et qu'on a fini par perdre, a expliqué Pominville. On a également perdu contre des équipes qu'on se devait de battre.

«C'est un peu la même histoire cette année.» Les Sabres n'ont remporté aucune victoire à leurs sept derniers matchs à l'étranger. Pour une formation qui joue cinq de ses huit dernières rencontres de la saison sur les patinoires adverses, c'est un aspect qu'ils doivent absolument améliorer.

«On pourrait se faire une faveur en allant chercher le premier but, a lancé Ruff.

«On sait que le Canadien a eu sa part de problèmes lui aussi. Ça nous donnerait un gros avantage de prendre l'avance dès le départ.»