Une conférence donnée par le propriétaire du Canadien de Montréal et du Liverpool FC, George Gillett fils, a pris une tournure personnelle, mercredi, alors qu'il a dû répondre à plusieurs questions sur la stabilité financière de ses propriétés sportives.

C'est un Gillett très agité qui a fait les cent pas sur la scène du SportAccord, une conférence donnée par des leaders mondiaux du sport, furieux que sa situation personnelle attire soudainement l'attention partout dans le monde. Gillett a récemment mandaté six conseillers financiers de réévaluer ses différentes possessions dans un but de planification, a-t-il insisté. La question que tous se posent est de savoir si Gillett va se départir de ses actifs dans le Club de hockey Canadien ou des 50 pour cent qu'il détient avec le Liverpool FC.

«Il a été rapporté (...) que je vendais des actifs, alors qu'il ne s'agit que de planification», a dit Gillett, qui a dû discuter de sa situation au lieu de livrer une conférence sur la propriété sportive au 21e siècle.

«Même quand vous croyez faire les choses de la bonne façon, c'est déformé. Il n'y a pas d'histoire pour l'instant. Nous saurons à quoi nous en tenir quand les rapports nous seront transmis.

«Je crois qu'on n'assistera pas à des ventes à court terme. Peut-être une recapitalisation dans certains actifs. Peut-être que nous trouverons un partenaire ou deux. Mais je crois qu'il est peu probable que l'on se départisse de nos actifs.»

Gillett et le propriétaire des Stars de Dallas, Tom Hicks, l'autre copropriétaire du Liverpool, ont jusqu'au mois de juillet pour refinancer l'emprunt qui leur a permis de mettre la main sur le club anglais, il y a deux ans.

Ce montage financier d'environ 250 millions de livres (451,6 millions $ CAN) devra être renouvelé après qu'une prolongation de six mois eut été accordée par la Royal Bank of Scotland et la banque d'investissement américaine Wachovia. Mais la Royal Bank a récemment annoncé qu'elle a subi des pertes financières énormes et elle pourrait ne pas être en mesure d'accorder du financement supplémentaire.

La vente des actifs de Gillett dans Liverpool nécessiterait l'aval de Hicks. Gillett est toutefois propriétaire à 80,1 pour cent du Canadien et du Centre Bell, participation qu'il a pu acheter en retour d'une somme de 275 millions $ grâce à un emprunt de 140 millions $ obtenu de deux banques et de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Il est également propriétaire de l'écurie de la série NASCAR Gillett Evernham, du promoteur d'événements Gillett Entertainment Group, de terrains de golf, de stations de ski, de concessionnaires automobiles et d'entreprises en alimentation.

«Toutes ces entreprises se trouvent en excellente santé financière. Elles ont toutes d'excellents revenus et de petites dettes en cette période difficile, a ajouté Gillett. Mais quand vous lisez ce qui s'écrit présentement, vous pourriez croire que nous sommes en difficultés financières.»

Ces spéculations le dérangent.

«Je ne suis pas habitué à recevoir toute cette attention et ce genre d'impolitesse. Je suis très offensé. C'est une affaire privée. Je sais que ça implique des actifs que nous connaissons et que nous aimons, mais ça n'affecte pas les opérations de ces entreprises.»

C'est pourquoi il conseille aux amateurs du Liverpool FC et du Canadien de mettre l'accent sur les joueurs et non sur les affaires administratives.

«Je ne crois pas que les propriétaires devraient se trouver sous les feux de la rampe. Je suis une personne qui préfère conduire ses affaires de façon discrète. C'est la façon que je préconise.»

Il a dit avoir accepté l'invitation à cette conférence avant que les nouvelles au sujet du Canadien et du Liverpool FC ne fassent surface et qu'il l'aurait probablement refusée s'il avait su qu'il se ferait cuisiner à ce sujet.