Après la défaite de samedi, Georges Laraque avait un message à livrer aux nombreux vétérans du Canadien qui en sont à leur dernière année de contrat.

«J'ai dit à ces gars-là que s'ils voulaient un contrat, ils devaient savoir que les équipes cherchent des gagnants, a raconté Laraque.

«Or, quand la saison sera finie, ils pourraient être pointés du doigt pour expliquer pourquoi l'équipe n'a pas fait les séries.

«Mais s'ils virent ça de bord, tout le monde dira: «Quand il restait dix matchs à la saison, untel s'est retroussé les manches pour changer les choses».

Voilà où en est le hockey contemporain dans lequel, selon l'expression consacrée, «Chaque joueur est une PME». Bien qu'il s'agisse d'un sport d'équipe, c'est un message aux individus qu'a passé Laraque.

«J'ai voulu amener ça comme un élément de motivation, explique-t-il.

«Je leur ai dit: si vous voulez une job l'année prochaine, montrez de quoi vous êtes fait. Toute la ligue vous regarde.»

Agir sur la glace

Lorsqu'une équipe va mal, on attend toujours que des joueurs se lèvent et prennent les commandes.

Mais que se passe-t-il quand la grande majorité des joueurs ont un rendement qui ne leur donne pas nécessairement l'autorité de parler?

Ça donne des interlocuteurs étonnants comme Laraque.

Ça peut aussi donner l'occasion à d'autres joueurs de s'affirmer.

«Depuis que je suis arrivé ici, ce sont toujours les mêmes qui parlent, a observé Guillaume Latendresse. À un moment donné, les ressources sont moins là, on trouve moins de choses à dire.

«Samedi, Maxim (Lapierre) l'a fait à sa façon et a montré beaucoup de leadership. Mais tu n'es pas obligé de donner un show dans le vestiaire. Il s'agit surtout de donner l'exemple sur la glace.»

Personne en ce moment n'est bien placé chez le Canadien pour adresser des reproches à un coéquipier. Mais sans pointer des collègues du doigt, il doit exister un sens de l'imputabilité.

«Quand il reste dix matchs à une saison et qu'on est à un point de ne pas faire des séries, on ne devrait pas se soucier de faire de la peine à un gars et se dire les vraies affaires, affirme Latendresse. Parce que ça passe ou ça casse en ce moment.

«Mais c'est bien beau parler, si tu n'agis pas sur la glace, les paroles ne veulent rien dire.»