Partout où vont les Rangers de New York, les joueurs répondent à des questions concernant leur nouvel attaquant.

Et là, on ne parle pas de Nik Antropov!Mais ces temps-ci, Sean Avery n'allume plus les feux par ses déclarations incendiaires. Restant bien loin des médias le matin des matchs, le mouton noir de la LNH laisse à ses coéquipiers le soin de jauger l'impact de son retour avec les Rangers.

«C'est sûr que Sean attire beaucoup l'attention vers lui, mais c'est une bonne chose pour nous, soutient le gardien Henrik Lundqvist.

«Je lui ai parlé à New York avant qu'il ne revienne avec nous, et je lui ai dit de s'attarder à son jeu sur la patinoire et à être le bon joueur qu'il est capable d'être.

«Et comme de fait, je trouve qu'il a changé. Il s'est calmé un peu par rapport aux autres années.»

Avery, qui s'est amené chez les Rangers à la date-limite des transactions en même temps qu'Antropov et le défenseur Derek Morris, a contribué à relancer les Blue Shirts, qui ont maintenu une fiche de 4-2 depuis son retour.

«Sean a probablement pris la meilleure décision en revenant à New York, estime le centre Blair Betts.

«Il est confortable dans cet environnement et on sait que sur la patinoire, c'est un joueur coriace qui est toujours efficace.»

Un gros attaquant à bas prix

Les gens qui se cherchent des munitions pour reprocher à Bob Gainey ses décisions des dernières semaines en trouveront sûrement dans la cour des Rangers.

Faisant fi des acquisitions de Mathieu Schneider et Glen Metropolit, plusieurs amateurs ont déploré que le DG du Canadien n'ait pas bougé à la date-limite des transactions.

Or, pendant que l'absence de Robert Lang est douloureuse pour la ligne de centre du Tricolore, les Rangers, eux, n'ont pas hésité à céder un choix de deuxième ronde pour mettre la main sur Antropov.

L'ancien des Leafs donne aux Rangers des raisons de se réjouir avec trois buts et deux passes en six rencontres.

«C'est un gars qui est reconnu pour son jeu sur l'attaque massive et sa capacité à marquer des buts, et c'est quelque chose qui nous manquait plus tôt en saison», a relevé Blair Betts.

«J'ai passé dix ans à Toronto et j'aimais cette ville, sauf que je savais depuis un moment que j'allais être échangé», a indiqué l'immense attaquant, qui est utilisé à l'aile gauche sur le trio de Chris Drury et Markus Naslund.

«C'est un nouveau départ pour moi. Et ce que je constate, c'est que New York est tout autant un marché de hockey que Toronto. Les gens connaissent leur affaire.»

Morris sur l'avantage numérique

Avant que le CH ne mette la main sur Mathieu Schneider pour tenter de redonner du tonus à son attaque à cinq, le nom de Derek Morris était souvent mentionné.

C'est avec les Rangers que le défenseur de 30 ans se retrouve aujourd'hui.

Wayne Gretzky n'employait même pas Morris en avantage numérique avec les Coyotes de Phoenix, mais il est quand même utilisé à la pointe depuis son arrivée à Manhattan.

«Wayne a décidé de mise sur le groupe de dix jeunes de moins de 22 ans, et il sait qu'il doit s'attendre à des erreurs de jeunesse de leur part, explique Morris.

«En ce qui me concerne, je retrouve avec les Rangers un rôle qui m'était familier à Calgary et au Colorado.»

L'effet Tortorella

Aujourd'hui, le Canadien et les Rangers sont dans une lutte à finir pour une place en séries et les deux équipes ont procédé à un changement d'entraîneur dans l'espoir de se relancer.

Pendant que «l'effet Gainey» se fait attendre chez le Canadien, l'arrivée de John Tortorella à la barre des Rangers semble avoir porté fruit.

Les Blue Shirts ont cumulé une fiche de 5-3-1 depuis que Tom Renney a été limogé.

«C'est un entraîneur très spécifique dans ses demandes, un gars juste mais exigeant», décrit Derek Morris.

«Il insiste sur un style de jeu rapide qui vise à diminuer l'espace entre nous. On presse beaucoup l'adversaire et l'on ne se gêne pas pour envoyer un troisième homme en échec-avant.»

«On a vraiment changé notre façon de jouer, constate Henrik Lundqvist. Avant que Torts n'arrive, on reculait et on jouait la trappe.

On pratique maintenant un échec-avant intense et nos défenseurs hésitent moins à aller appuyer l'attaque.

Mais c'est surtout l'ambiance au sein du groupe qui a changé.»

Peut-on dire la même chose du Canadien sous Gainey?