Bruno Gervais croyait faire partie d'un vent de renouveau à son arrivée chez les Islanders de New York, il y a quatre ans à peine.

Le jeune défenseur n'avait rien vu. Le véritable virage jeunesse au sein de l'organisation, c'est en ce moment qu'il s'opère.

«J'ai le sentiment d'être un p'tit vieux», lance Gervais, en regardant autour de lui dans le vestiaire des Islanders.

A l'âge de 24 ans, l'athlète de Saint-Hyacinthe fait déjà figure de vétéran en terme d'ancienneté dans l'équipe. Il ne reste plus que les Trent Hunter, Radek Martinek, Rick DiPietro et Sean Bergenheim depuis qu'il a fait ses débuts après le lock-out, en 2005-06. Les autres ont tous quitté, d'Alexei Yashin, Miroslav Satan et Jason Blake, en passant par les Jason York, Bill Guerin et Mike Comrie, jusqu'au gardien Garth Snow, qui a été promu directeur général après avoir annoncé sa retraite en 2006!

Après avoir misé sur des joueurs expérimentés, qui ont aidé les Islanders à accéder aux séries en 2006-07, Snow a décidé de marquer le pas vers le mouvement jeunesse, particulièrement cette saison. Le personnel de recrutement a fait de bons choix de repêchage au cours des dernières années. La relève foisonne plus que jamais, estime Gervais qui évoque les noms des Blake Comeau, Frans Nielsen, Joshua Bailey, Kyle Okposo et Bergenheim.

Gervais voit grand pour Okposo, un attaquant américain natif de St. Paul, au Minnesota, qui a 15 buts et 26 points à son palmarès à sa première saison complète dans la LNH. Okposo, âgé de 20 ans, a été le premier choix de l'équipe en 2006.

«Il me rappelle un jeune Jarome Iginla (des Flames de Calgary) en puissance. C'est une brute, argue Gervais. Il est parfois maladroit en raison de son manque de maturité sur le plan physique. Je l'ai vu passer au travers (sic) du défenseur Colin White des Devils du New Jersey, qui est pourtant très solide. Il ne réalise pas combien il peut être dominant. Il a du coeur au ventre et il travaille fort.»

Bailey, lui, a été le choix de premier tour de l'équipe l'an dernier. Agé de 19 ans, il montre un rendement de trois buts et de 17 passes en 53 matchs.

«Il est très talentueux, aucun doute, reprend Gervais. Il doit gagner en confiance. Dans un an, on devrait voir une amélioration marquée.»

Derniers au classement de la LNH, les Islanders n'ont rien à perdre au cours du dernier mois d'activités en saison régulière.

«Les jeunes affichent une belle naïveté. Ils n'ont aucune pression. Ils ne font que jouer au hockey, sans arrière-pensée, commente Gervais. L'atmosphère est positive depuis quelques semaines, l'équipe va très bien. On a une bonne séquence à domicile. C'est le «fun» de se présenter à l'aréna.»

Gervais lui-même a beaucoup de plaisir. Le 2 mars, il a réussi un premier but en presque trois ans.

«J'avais oublié comment on célèbre quand on marque, lance-t-il à la blague. En retournant au banc, les gars étaient fous de joie. Ils m'on accueilli comme si je venais de compter le but gagnant de la coupe Stanley. On a rigolé pas mal.»