Pierre Boivin est catégorique: non, le Canadien n'a pas cédé à la panique en décidant de congédier Guy Carbonneau lundi soir.

«Est-ce que le congédiement de Guy Carbonneau est un geste de panique? Pas du tout, a répondu le président du Canadien avant le match d'hier soir au Centre Bell. C'est un geste réfléchi qui a été analysé sur une période de temps. Je peux vous affirmer que c'est une décision qui a été prise dans le calme. Il n'y a pas eu de panique et j'estime que le vent va tourner en notre faveur.»

D'un ton calme, Pierre Boivin a rappelé qu'il avait reçu un premier coup de fil de Bob Gainey samedi à propos de l'avenir immédiat de Carbonneau, congédié lundi soir au retour du voyage à Dallas.

Selon Boivin, cette décision appartient à Bob Gainey, et à Bob Gainey seulement. Personne d'autre n'y a pris part, pas lui, ni le propriétaire, George Gillett. Boivin a insisté pour dire qu'il s'était contenté d'appuyer Gainey dans ce dossier, tout comme George Gillett.

«C'est sûr que j'ai participé au cheminement de la décision avec George (Gillett), a expliqué Boivin. C'est important qu'on soit solidaires dans ces décisions. Mais ni George ni moi n'avons participé activement à cette décision. Nous y avons participé, mais nous n'avons rien initié. C'est la décision de Bob et nous l'appuyons entièrement. J'aimerais que ce soit clair.»

Comme un peu tout le monde, Pierre Boivin avait remarqué au cours des dernières semaines que la formation montréalaise n'était plus à son mieux. À un mois de la fin du calendrier régulier, le Canadien devait absolument trouver une façon de se relancer, selon lui.

Et ce nouveau départ passait par le départ de Guy Carbonneau.

«Bob a jugé qu'on avait besoin d'un changement, a ajouté M. Boivin. On se mettait en péril depuis six ou sept semaines, et on voyait qu'on avait besoin d'un changement pour espérer pouvoir prendre part aux séries. Je n'ai pas été surpris de recevoir cet appel de Bob Gainey samedi concernant le travail de Guy Carbonneau. Dans l'évaluation de Bob, il nous fallait faire un changement.»

Un centenaire turbulent

Le congédiement de Guy Carbonneau vient quand même ajouter à un centenaire plutôt turbulent pour la formation montréalaise jusqu'ici. Une saison qui a fait beaucoup jaser, et pas toujours pour les bonnes raisons.

Malgré tout, Pierre Boivin refuse d'agiter le drapeau blanc, lui qui entrevoit avec un optimisme renouvelé la fin de saison du Canadien.

«Oui, je suis encore très optimiste... Avec le recul, quand on va penser au centenaire de l'équipe, on aura oublié les aspects négatifs, et on se souviendra d'une saison qui aura été une réussite à tous les niveaux.»

Par ailleurs, Pierre Boivin n'a pas voulu dire si Bob Gainey allait ou non revenir dans le rôle de l'entraîneur la saison prochaine. Comme d'habitude, a-t-il fait remarquer, le rôle du directeur général sera évalué lors de la saison morte et ensuite, la direction tentera de déterminer si elle doit songer à l'embauche d'un autre entraîneur pour 2009-2010.

Selon Pierre Boivin, les candidats idéaux pour le poste d'entraîneur du Canadien ne sont pas si nombreux.

«Dans un monde idéal, on voudrait toujours avoir un entraîneur bilingue qui a de l'expérience dans la LNH, a-t-il conclu. Mais qui choisirait-on entre un entraîneur anglophone qui a de l'expérience dans cette ligue, et un entraîneur francophone qui en a moins? C'est une bonne question... Mais nous ne pensons pas à ça pour le moment. La question de l'entraîneur, c'est quelque chose que nous évaluerons en temps et lieu.»