Il était 17h04 lorsque Guy Carbonneau a répondu à l'appel de La Presse. Par le biais d'un courriel, il a confirmé la décision que Bob Gainey venait de lui annoncer et que le Canadien venait de confirmer.

Quant à ses commentaires, Carbo a simplement indiqué «qu'il n'avait pas envie de parler maintenant.»

Il le fera d'ici quelques jours. Une fois le choc de la surprise passé, Carbonneau, qui aura 49 ans dans un peu plus d'une semaine, a digéré son congédiement en compagnie de son épouse et d'amis proches.

Dans le camp du Canadien, les joueurs, fraîchement débarqués de Dallas, ont rapidement fermé leurs cellulaires.

«On a fait l'envolée et vraiment rien ne laissait présager une telle décision. Tout était normal à bord de l'avion. Je n'ai vraiment pas venu venir le coup», a déclaré Mike Komisarek.

Le défenseur n'est toutefois pas dupe. Il voyait bien les performances de l'équipe péricliter et il convenait que la décision était somme toute justifiée.

«Nous sommes dans un milieu où les performances décident de tout. Nos performances faisaient défaut depuis quelques semaines et qu'un changement était peut-être nécessaire. C'est dommage pour Guy, car c'est lui qui paie pour nos insuccès et le fait que nous ne jouions pas notre meilleur hockey. Mais nous vivons le même genre de situation qu'il y a trois ans. Bob revient derrière le banc et si je me fie à l'expérience, ce sera bien de le ravoir près de nous. Je crois que ce sera plus facile avec le patron derrière nous. Les gars devront être responsables», a ajouté Komisarek.

Depuis le 20 janvier, le Canadien présente un dossier de huit gains, 13 revers en temps réglementaire et une défaite en tirs de barrage.

Ailleurs autour de l'équipe, quelques vétérans ont préféré attendre quelques heures avant de commenter.

«Je viens d'apprendre la nouvelle comme toi. Je suis un peu mal à l'aise de commenter, car je ne suis pas avec le club et que je n'ai pas vraiment d'information. C'est sûr que c'est plate pour Guy», a indiqué pour sa part Francis Bouillon, blessé.

Joint à Dallas, Steve Bégin a indiqué à RDS que lui et ses anciens coéquipiers s'attendaient à des changements au fil des dernières semaines.

C'est toutefois Bégin qui a quitté Montréal en direction de Dallas avant que Carbo ne perde son emploi.

«Nous avions nos différends, mais ce n'est jamais le fun de voir un gars perdre sa job», a indiqué Bégin, qui n'a toutefois pas retourné l'appel de La Presse.

Autour du vestiaire, quelques joueurs qui ne tenaient pas à être identifiés assuraient que la décision était loin de les surprendre.

Quelques décisions de Guy Carbonneau en matière de stratégie et de remaniement de trio ont soulevé du mécontentement. Tout comme l'utilisation des gardiens et le traitement réservé à quelques vétérans, dont Steve Bégin.

Des réactions normales qui sont recensées dans toutes les équipes de la LNH.

À ce titre, Bob Gainey s'est porté à la défense de son ancien coach.

«Il y a des entraîneurs qui ont perdu leur emploi l'an dernier et qui sont excellents cette année. Il ne faut pas chercher des erreurs derrière ma décision», a lancé Gainey.

Ce dernier n'a toutefois pas aidé la cause de son entraîneur en s'immisçant dans le dossier Kovalev.

«Je suis débarqué dans le bureau un matin en disant : qu'est-ce que je peux faire pour aider l'équipe? On m'a indiqué que je pourrais prendre Alex à part et j'ai alors décidé de prendre la décision que j'ai prise. J'ai des discussions avec tous les joueurs concernant leur carrière. Pas nécessairement leur utilisation. J'en avais l'an dernier aussi. Personne n'a demandé la tête de Guy. Certains joueurs ont fait part de doléances, ce qui n'est pas anormal. Ça arrive partout.»