Comme directeur de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques, Michel Nadeau a l'habitude d'analyser les décisions de gouvernance des sociétés d'État ou des entreprises inscrites à la Bourse. L'ancien numéro deux à la Caisse de dépôt qualifie néanmoins de «dangereuse» la décision de Bob Gainey de remplacer Guy Carbonneau derrière le banc du Canadien.

«C'est dangereux parce que les joueurs ont besoin stabilité dans l'unité de commandement. À partir du moment où les joueurs sentent que le véritable patron est Gainey et non l'entraîneur, ils ne s'investiront plus autant envers un autre entraîneur», dit Michel Nadeau.

Il s'agit du troisième changement d'entraîneur chez le Canadien en un peu plus de trois ans (trois ans et un trimestre, comme on dirait en langage boursier). C'est beaucoup pour n'importe quelle entreprise, même une équipe de hockey condamnée à gagner à tous les soirs. «On a coupé bien des têtes chez le Canadien au cours des dernières années, dit Michel Nadeau. Trois entraîneurs en trois ans, ce n'est pas bon. Dans une certaine mesure, vous donnez raison aux têtes fortes de l'équipe qui n'aimaient pas l'entraîneur.»