La seule constance que l'on retrouve chez le Canadien depuis le début de l'année 2009, c'est l'irrégularité des performances de cette équipe. Comment expliquer ces manques de concentration, cette absence d'intensité répétitive et cette disparition sporadique de la discipline.

On peut analyser le travail individuel des joueurs et on arrive difficilement à une réponse. Mais, en cherchant la raison de ces carences, on accroche sur le geste posé par Gregory Stewart aux dépens de Steve Ott, dimanche soir à Dallas.

À prime abord, on est porté à penser qu'il s'agissait d'une attaque stupide sur un joueur qui, somme tout, faisait son travail en frappant dans les règles les joueurs du Canadien.

De fait, le geste de Stewart aurait pu facilement coûter la victoire à son club. Si les Stars en profitent pour doubler ou même tripler leur avance, Stewart aurait été une cible facile.

Mais le Canadien s'est bien défendu en désavantage et il a survécu à ces jeux de puissance à répétition. Le travail des joueurs évoluant en désavantage nous a donc incités à réévaluer le geste de Stewart.

On dira que Stewart n'a pas risqué gros en s'attaquant à un joueur évoluant avec une main blessée, un joueur incapable de se battre en raison de la protection additionnelle sur sa main blessée.

Mais cette action aura eu comme effet d'envoyer un message. L'avis ne s'adressait pas uniquement aux adversaires. Il était surtout dirigé à ses coéquipiers.

Stewart, un joueur de quatrième trio, a fait savoir à ses amis qu'il fallait former une équipe pour espérer avoir du succès. D'ailleurs, cet incident m'a ramené en mémoire deux anciens du Canadien : Gino Odjick et Donald Audette.

Odjick était le grand ami de la famille Audette. Leur amitié remontait à leurs années chez les juniors à Laval. Or, si un adversaire osait frapper Audette, Odjick se pointait sur les lieux avec la rage au coeur.

Dans les circonstances, Audette se sentait en confort sur la patinoire. Pour gagner dans la LNH, c'est utile que les joueurs d'une même équipe aient tous le même sentiment qu'avait Audette avec Odjick.

D'ailleurs, si le Canadien a pu coiffer l'Association de l'Est la saison dernière, c'est parce qu'il formait une équipe unie sur la patinoire. Cette saison, il y a trop souvent du chacun pour soi. Or, en regardant les notes depuis le début de la saison, on réalise rapidement que cette équipe ne possède pas le talent nécessaire pour verser dans l'individualisme.

Et, c'est justement pour cette raison que Bob Gainey a été dans l'obligation de congédier son entraîneur et son ami, Guy Carbonneau. Le jour où le directeur général réalise que son groupe de joueurs ne forme pas une équipe, il doit effectuer un changement.

Maintenant, pour revenir aux notes de la semaine, Tomas Plekanec est notre premier de classe. Dans une semaine où le Canadien a signé une victoire (3-1) à Dallas après des revers à Buffalo (1-5) et Atlanta (0-2), Plekanec mérite cet honneur pour son jeu en désavantage numérique à Dallas. Il a été impeccable à court de deux hommes. Cela lui a été suffisant dans une semaine décevante.

Quant à Alex Kovalev, on retient qu'il a marqué le but gagnant, un but qui a empêché le Canadien de revenir à Montréal au huitième rang, sur le seuil de la porte donnant accès aux séries.

Et, à égalité au troisième rang, on retrouve Carey Price, Josh Gorges et Saku Koivu. Price, après des semaines de petites misères, a disputé deux bons matches de suite à Atlanta et Dallas alors qu'il a arrêté 56 des 58 rondelles dirigées vers son filet (.965). Au-delà des statistiques, on a surtout apprécié sa concentration à suivre la rondelle et son équilibre devant son filet. Chez Gorges, on aime sa hargne à gagner ses batailles pour la rondelle le long des rampes tandis que Koivu est toujours un bel exemple d'intensité pour ses coéquipiers.

Andrei Markov et Roman Hamrlik suivent dans le bulletin de la semaine. Markov n'a pas obtenu de points, mais ce n'est pas parce qu'il n'a pas réalisé de belles passes. Quant à Hamrlik, on dira qu'il a connu une première période atroce à Dallas, mais ses huit autres périodes ont été solides.

Puis, on arrive parmi un groupe de joueurs irréguliers lors de ce voyage. On peut pardonner à Alex Tanguay d'avoir été un peu rouillé à Atlanta, surtout qu'il a généré de beaux jeux en attaque à Dallas. Mais les autres vous font rêver sur certains jeux pour ensuite vous faire damner.

Finalement, un petit mot sur Glen Metropolit. Il ne nous a pas encore convaincu qu'il est un meilleur joueur pour le Canadien qu'un Steve Bégin. Et, quand vient le temps d'avoir un coéquipier près à se sacrifier pour la cause, Bégin était un as.