Steve Bégin n'aura pas attendu longtemps avant de revoir ses anciens coéquipiers du Canadien, qui sont de passage aujourd'hui à Dallas. Même s'il s'attend à vivre des moments intenses, il sera fidèle à ses habitudes; il se donnera à fond.

Steve Bégin venait à peine de rentrer d'Anaheim, où les Stars de Dallas avaient dormi après leur victoire de 3-2, vendredi, face aux Ducks. En guise de fond sonore, la petite Mélia piaillait et réclamait l'attention de son père.

Pas de doute, Bégin venait de rentrer à la maison!

«Je suis encore à l'hôtel, mais puisque la famille vient d'arriver, on va pouvoir commencer à se chercher un appartement.

«Sauf que moi, je repars à l'étranger dès lundi...»

La poussière commence à retomber sur la transaction qui l'a fait quitter Montréal après six ans là-bas.

Et Bégin adore sa nouvelle vie.

«Ça va super bien, lance-t-il d'entrée de jeu. L'adaptation chez les Stars a été facile, d'autant plus que l'équipe était en voyage. Ça m'a donné une bonne semaine pour me familiariser.»

L'entraîneur-chef Dave Tippett l'avait averti qu'il ne jouerait peut-être pas beaucoup à ses premiers matchs.

Sauf que, mardi dernier, Bégin a été employé pendant plus de 14 minutes pour aider les siens à vaincre les Sharks de San Jose.

Pour vous donner une idée, en 42 matchs avec le Canadien cette saison, il n'y a que deux soirs au cours desquels il a joué davantage.

«Je joue beaucoup en infériorité numérique, où l'on me confie presque toujours la première vague, explique Bégin. C'est le fun de sentir qu'une équipe a besoin de toi...»

Tippett l'emploie surtout au centre en l'absence de Toby Petersen. Lors du dernier match, Bégin pilotait d'ailleurs le quatrième trio, flanqué de Landon Wilson et de Krystopher Barch.

S'il continue d'offrir un rendement à la hauteur de ce qu'attend son entraîneur, Bégin ne devrait pas avoir de difficulté à atteindre le plateau des 400 matchs dans la Ligue nationale. Il ne lui en manque que six.

Des retrouvailles bizarres

Mais on n'efface pas six années de sa vie aussi aisément.

Même si Dallas est le nouveau domicile de Bégin, l'athlète originaire de Trois-Rivières s'attend à vivre des moments intenses, ce soir, alors que le Tricolore rend visite aux Stars.

«C'est sûr que ça va être bizarre, admet Bégin. L'échange m'a donné un choc même si je m'y étais préparé. Mais je n'aurai pas le choix de jouer à 100 milles à l'heure. On est des professionnels et je ne suis pas le premier joueur à me trouver dans cette situation-là.»

Bégin insiste pour dire qu'il a une game à jouer. Son style de jeu énergique peut être de nature à inspirer ses nouveaux coéquipiers, qui forment un groupe jeune, talentueux et...éclopé.

«Des gars comme Brenden Morrow, Sergei Zubov, Brad Richards, ce ne sont pas de petits morceaux!» note l'attaquant de 30 ans.

En l'absence de ces canons offensifs, une partie de l'attaque repose sur les épaules de Mike Ribeiro, que Bégin est content de retrouver à Dallas.

«Mike va bien car ils le laissent jouer. C'est ce qu'il faut faire avec des joueurs comme lui si tu veux vraiment exploiter leur talent.»

Mélia s'impatiente. Papa a autre chose à faire que de parler aux journalistes.

«Ce qui m'arrive est ce qu'il y a de mieux pour moi et ma famille, confie Bégin en terminant. On est très heureux.»