On vous entend d'ici. «Quoi? Encore des changements de trios!» Eh ben oui.
Ce n'est pas que Guy Carbonneau s'en fasse une fierté. C'est par nécessité qu'il a encore une fois jonglé avec sa formation à l'entraînement de samedi midi.
L'équipe affiche un dossier pitoyable de 7-13-1 lors des 21 derniers matchs. C'est le tiers de sa saison jusqu'ici.
«Je sais qu'il y a beaucoup de monde qui trouvent que je modifie trop souvent mes trios, a concédé Carbo. Mais il arrive un moment où des joueurs connaissent des baisses de régime ou alors sont sur une lancée.
«Je dois adapter le temps de glace en conséquence.»
Des joueurs en baisse de régime, on peut en nommer quelques-uns. Mais des joueurs qui pointent? Ils sont plus difficiles à trouver.
Chose certaine, après avoir été blanchi par les Thrashers d'Atlanta - probablement la pire équipe défensive de la ligue - il fallait faire quelque chose.
L'an dernier, c'est fini
Andrei Kostitsyn et Max Pacioretty se sont donc retrouvés au centre d'un vaste remaniement. Kostitsyn, qui n'a récolté aucun point à ses six derniers matchs, a finalement été séparé d'Alex Kovalev.
Pourquoi «finalement»?
Parce que Kostitsyn, qui a joué en compagnie de Kovalev durant 43% de son temps total d'utilisation, n'a géré que cinq buts et neuf points lorsqu'il a été jumelé à l'Artiste.
Et lorsqu'il a joué avec n'importe quel autre joueur - et cela peut inclure tomas Plekanec - Kostitsyn a inscrit 17 buts et 29 points.
Manifestement, le jeu de possession de rondelle qu'exerce Kovalev ne convient plus au franc-tireur qu'est Kostitsyn.
Ce dernier s'est dit d'ailleurs heureux de se retrouver aux côtés de Saku Koivu et Alex Tanguay.
«J'ai déjà joué avec Koivu durant quelques matchs et on avait créé de belles chances de marquer, a noté le Frère Andrei.
«Et je pense que je peux faire de bons jeux avec Tanguay. On va voir ça demain.
«Mais je dois tirer au but davantage et créer de la circulation devant le filet.»
Carbo, lui, s'est longtemps accroché au fait que l'unité Plekanec-Kovalev-Kostitsyn avait fait des flammèches l'an dernier.
Mais l'an dernier, c'est l'an dernier.
«Ils formaient l'un des meilleurs trios de la ligue la saison dernière mais visiblement, ils n'ont pas la même chimie cette année, a constaté Carbo.
«C'est frustrant pour moi, c'est frustrant pour eux et c'est frustrant pour le reste de l'équipe. Mais je me dois de faire des changements en espérant que ça va fonctionner.»
Pacioretty a prouvé sa fiabilité
Max Pacioretty est l'autre joueur promu car il prendra la place de Kostitsyn sur l'un des deux trios offensifs.
Il avait connu un certain succès en compagnie de Kovalev et Plekanec avec deux buts et deux passes en cinq matchs au sein de ce trio.
«Je sens que le coach a confiance en moi par les temps qui courent, a mentionné Pacioretty.
«Dernièrement, j'ai évolué au sein d'un trio à caractère défensif. En m'occupant de ce genre de tâche, j'ai fini par prouver que je n'étais pas une nuisance dans ce rôle-là.
«Tu as tellement plus d'occasions de te faire valoir quand tu es en mesure de jouer dans les deux sens de la patinoire. Et c'est ce que je veux.
«Je veux qu'on puisse m'employer dans les moments-clé.»
Sur le troisième trio, Maxim Lapierre sera entouré de Chris Higgins et Tom Kostopoulos pour affronter les Stars de Dallas. C'est une combinaison qu'on a déjà vue. Mais il faut dire que Lapierre en a vu des combinaisons différentes depuis le début de la saison: il a joué avec 14 joueurs différents et a subi 24 changements de trios en 60 matchs!
Glen Metropolit, Gregory Stewart et Matt D'Agostini formeront le quatrième trio.
Vers la stabilité
C'est donc un remodelage complet auquel on a assisté samedi.
Guy Carbonneau est bien au courant qu'à ce stade-ci de la saison, il faut trouver de la stabilité au plus vite. Stabilité devant le filet et stabilité au sein de la formation.
«En janvier et février, on avait sept réguliers qui étaient blessés et je n'avais pas le choix de faire des changements, a-t-il toutefois observé.
«Puisqu'il ne nous manque plus que Lang et Latendresse, ça va nous permettre de garder davantage nos duos, et peut-être même nos trios.»