Le cynisme affiché par Bob Gainey ne cessera jamais de m'étonner.

Mercredi, une fois tombée l'heure limite des échanges, Gainey a mentionné qu'il ne regrettait aucunement de ne pas avoir mis la main sur un des joueurs qui venaient de changer d'équipe. Pas mal, non ?En jetant un coup d'oeil ce matin au sommaire du match qui opposait hier soir les Flames de Calgary aux Flyers de Philadelphie, je ne sais pas si Bo Bob pense encore la même chose. Victoire facile de 5-1 des Flames, deux buts du joueur de centre Olli Jokinen acquis la veille des Coyotes de Phoenix et un autre du défenseur Jordan Leopold, acquis de l'Avalanche du Colorado, la veille aussi. Même si un match n'est garant de rien, disons que, pour le DG Darryl Sutter, c'est plutôt bien parti.

Mais laissons les Flames à leur petit bonheur et revenons à Gainey.

Il a aussi dit notre DG qu'il aimait son équipe et que la décision de ne rien changer à sa formation était en quelque sorte un vote de confiance donné à ses joueurs.

«J'aime l'équipe qu'on a. Mes gardiens sont en place. Nous avons plus de profondeur qu'on en avait et nous sommes aujourd'hui plus robustes et plus polyvalents.»

Oh boy !

Notez que ces commentaires ont été formulés quelques heures avant la dégelée du Canadien subie à Buffalo.

Quelques heures aussi avant que Kovalev ne se fasse épingler dans la bande sans que personne chez le Canadien ne réagisse. Et surtout, surtout, quelques heures avant que Carey Price ne se fasse décapiter par un coup de coude vicieux de Daniel Paillé, sans que personne encore une fois n'ose lever le petit doigt.

Un non-sens. Une honte.

«Une équipe plus robuste» a pourtant dit Gainey.

Vous voulez vraiment que je vous dise, en 40 ans de carrière je n'ai jamais vu le Canadien manquer autant de caractère. D'où vient le leadership au sein de cette équipe, je vous le demande. Sûrement pas des entraîneurs. Sûrement pas du DG. Sûrement pas du capitaine en papier mâché qu'est Saku. En fait, facile à dire, on a juste à constater à quel point les autres équipes se plaisent à bousculer en toute impunité les meilleurs joueurs du Canadien, Kovalev, Price, Halak, pour se rendre compte qu'il ne peut venir de nulle part ce leadership puisque le leadership au sein du Canadien est à toutes fins utiles inexistant.

Et Carbo maintenant.

Hier, il a dit qu'il avait hâte que le déclic se fasse dans la tête d'Alex Tanguay afin qu'il puisse revenir au jeu le plus rapidement possible.

Interrogé à ce sujet, Tanguay a mentionné qu'il ne comprenait pas ce que Carbo voulait dire, que le médecin du Canadien lui avait suggéré d'attendre à vendredi avant de savoir si son épaule tiendra le coup.

Carbo qui s'entretient avec Latendresse plus tôt cette saison, avec Kovalev et Laraque il y a peu de temps et maintenant avec Tanguay sans qu'aucun de ses quatre joueurs ne parviennent à bien saisir le message de l'entraîneur, il y a ici amis lecteurs, de part et d'autre, un sérieux problème de communication.

Et puis, ce fameux temps d'arrêt commandé par Carbo à cinq minutes de la fin du match de mardi alors que le Canadien tirait de l'arrière 5-0, ça voulait lancer quoi comme message au juste ?

Parce que c'est bel et bien Carbo qui a commandé ce temps d'arrêt, n'est-ce pas ? Me trouvant actuellement à Dallas, c'est en tout cas ce que les commentateurs à la télévision américaine ont dit. Et puis, Lindy Ruff, à 5-0, n'avait aucun intérêt à demander un temps d'arrêt.

Alors ?