Le calvaire de Daniel Brière achève. Souffrant d'une blessure à l'aine qui l'a contraint à rater les 34 derniers matchs des Flyers et 51 des 60 rencontres de son équipe cette saison, le Gatinois espère profiter de l'escale du Canadien, ce soir, à Philadelphie, pour effectuer un retour au jeu.

«C'était congé aujourd'hui. Je n'ai donc pas été en mesure de pousser à fond sur la glace avec les autres gars en situation de jeu. Mais je vais pousser demain matin (aujourd'hui) dans le cadre de l'exercice matinal. Je vais voir comment l'aine réagira et si je me sens bien après l'exercice, je vais tout faire pour obtenir le feu vert des médecins», a lancé Brière, lors d'un entretien avec La Presse en fin d'après-midi hier.

Interrogé sur les chances qu'il s'accordait d'obtenir ce feu vert tant attendu, Brière les a évaluées à «50-50».

Daniel Brière, qui a marqué cinq buts et récolté neuf points lors des neuf rencontres qu'il a disputées cette saison, trépigne à l'idée de rejoindre ses coéquipiers.

Surtout que son retour permettra d'étouffer des spéculations nées pendant son absence. Une absence qui est loin d'avoir coulé les Flyers, qui présentent un dossier de 30 victoires, 13 défaites et six revers en prolongation ou en fusillade sans Brière au sein de l'alignement.

S'appuyant sur de telles statistiques, certains observateurs ont même remis en question le statut de Brière à Philadelphie, en dépit du contrat de huit ans et de 52 millions de dollars qui le lie aux Flyers.

«Je sais que vous avez jasé de mon statut à Montréal. Mais je peux t'assurer qu'ici, à Philadelphie, il n'y a rien eu de tout ça. J'ai toujours ma place avec les Flyers. L'équipe a gagné pendant mon absence et c'est tant mieux. Cela m'a permis de prendre encore plus mon temps et cela me permettra d'être encore plus en mesure d'aider l'équipe lorsque je reviendrai. Surtout que nous n'avons pas un calendrier facile en mars. Et ça commence déjà demain contre Montréal», a assuré Brière.

Quant à l'éclosion des jeunes Jeff Carter et Mike Richards, dont les performances laissent Brière au troisième rang chez les joueurs de centre des Flyers, le Gatinois assure que cela représente une excellente nouvelle.

«J'ai signé avec les Flyers il y a deux ans parce que je veux gagner la Coupe Stanley. Et la Coupe Stanley, ça ne se gagne pas tout seul. Si j'avais 21 ou 22 ans, je me sentirais peut-être menacé. Mais maintenant que je suis établi dans la ligue et avec les Flyers, les résultats obtenus par Mike et Jeff représentent d'excellentes nouvelles. Cela fait de nous une meilleure équipe encore et cela améliore nos chances de gagner la Coupe. J'espère revenir au jeu demain (aujourd'hui) et si je le fais, je n'aurai pas le sentiment que tout reposera sur moi. Je serai simplement un autre atout au sein d'une équipe qui en compte beaucoup.»

Malgré la belle assurance affichée par Brière, des rumeurs de transaction le concernant ont été entendues à droite et à gauche dans la LNH. Ces rumeurs passaient toutefois sous le silence le fait que le contrat de Brière comporte des clauses de non-échange et de non-mouvement.

Le Gatinois a accepté de passer outre cette dernière condition à la mi-janvier alors qu'il s'est rendu avec les Phantoms, le club-école des Flyers, pour disputer trois matchs.

C'est d'ailleurs pendant ce court séjour que Brière a réalisé qu'il ne pourrait échapper à l'intervention chirurgicale qui le guettait depuis le début de l'année. «La blessure au haut de la cuisse n'a jamais cessé de m'ennuyer. Quand je suis allé jouer avec les Phantoms, c'était justement pour voir si l'exercice n'accélérerait pas la guérison. Le contraire s'est produit. J'ai aggravé mon cas et on a dû m'opérer. Tout ça est derrière moi maintenant. Je suis remis et je suis vraiment sur le point de revenir au jeu.»