Si l'on se fie aux trios qui étaient à l'entraînement, jeudi midi, Georges Laraque réintègrera l'alignement vendredi soir face aux Flyers de Philadelphie.

Mais il ne faut pas y voir là une quelconque forme de capitulation de la part de Guy Carbonneau. Au contraire!

Loin d'avoir cédé aux récriminations de Laraque, qui réclame de jouer davantage, Carbo en avait long à dire, jeudi, sur les déclarations de son joueur.

«Je n'aime pas ça, ce n'est pas bon pour l'équipe ni pour ses coéquipiers», a indiqué l'entraîneur, visiblement de mauvaise humeur.

«On est sur une lancée, on est en train de sortir du trou qu'on s'était creusé dans les dernières semaines et l'atmosphère commençait à être meilleure.

«Ce n'est certainement pas le meilleur moment...»

Ce qui semble surtout irriter Carbo, c'est que Laraque savait déjà à quoi s'en tenir. Ils se sont rencontrés cette semaine pour faire le point sur son utilisation.

«Je croyais lui avoir bien expliqué la situation il y a trois jours, a dit Carbo. S'il y a quelque chose qu'il n'a pas compris, ma porte est toujours ouverte.

«Je suis payé pour aider les joueurs. Je n'ai pas besoin qu'ils m'aiment, mais je veux qu'ils me respectent.»

Laraque n'a rien demandé

À entendre le capitaine Saku Koivu, on comprend que les propos de Laraque, mercredi, n'ont pas été très bien reçus par ses coéquipiers.

«J'ai appris il y a longtemps que ce qui se passe dans le vestiaire doit rester dans le vestiaire, a précisé Koivu. Les conflits doivent être réglés derrière des portes closes.

«Je comprends la frustration de Georges, mais au lieu d'en parler aux médias, il aurait dû régler cela seul à seul avec l'entraîneur.»

Laraque, lui, se défend bien d'avoir voulu alimenter la controverse.

«On m'a posé une question, j'y ai répondu. Ce n'est pas comme si j'avais appelé quelqu'un en insistant pour parler, a plaidé Laraque. J'ai juste dit que je ne serais pas surpris d'être échangé. Je n'ai jamais dit que j'avais demandé une transaction. J'ai une clause de non-échange et je n'ai pas l'intention d'y renoncer.

«J'aime Montréal, j'aime mes coéquipiers... et même qu'à deux exceptions, j'aime tous les membres des médias!»

Sur l'utilisation... et l'évaluation



L'homme fort de 32 ans ne pensait pas que ses commentaires prendraient une telle ampleur. Mais ça ne l'a pas empêché de réitérer qu'il souhaitait jouer davantage.

«Personne ne serait heureux de cette situation, a-t-il dit. Les joueurs veulent être là chaque match. Des gars comme Donald Brashear et Shawn Thornton ont le même rôle que moi, sauf qu'eux ne se posent pas de question: ils sont là à tous les matchs.»

Guy Carbonneau a balayé cet argument d'un revers de main. «Georges a joué 34 matchs et il en a manqué neuf lorsqu'il était en santé. Ce n'est pas mer et monde. Il joue en moyenne huit minutes par match, ce qui le place assez haut dans la ligue pour un joueur de son type.»

Mais est-ce que Laraque vous donne ce que vous attendiez de lui? a demandé un journaliste.

«Ce n'est pas à moi de discuter de cette chose avec vous, a répondu Carbo. Faites votre propre évaluation.»