Le temps d'un match, Jaroslav Halak a remplacé Alex Kovalev dans le coeur des partisans du Canadien. Fort d'une soirée parfaite de 34 arrêts, Halak a réalisé son premier jeu blanc de la saison, son quatrième en carrière et le deuxième du Tricolore cette saison dans une victoire de 3-0.

Une victoire convaincante?

Pas vraiment.

Car sans les arrêts de Halak qui a stoppé deux échappées des Canucks en plus de les frustrer pendant huit longues minutes à cinq contre quatre et deux très longues à cinq contre trois, l'issue du match aurait pu être bien différente.

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«Je ne suis pas prêt à dire que j'ai volé le match. J'ai réalisé de bons arrêts, c'est vrai, mais j'ai aussi joué de chance à quelques occasions alors que des rondelles m'ont simplement frappé ou ont atteint les poteaux. Mais c'est une belle sensation d'avoir remporté cette victoire car cela faisait longtemps que nous ne les avions pas battus», a indiqué le gardien choisi première étoile de la rencontre.

Les partisans ont reconnu la qualité du travail de Halak en lui offrant une longue ovation et en scandant son nom lors de la dernière pause publicitaire en troisième période.

Lorsqu'on lui a demandé d'identifier son meilleur arrêt de la soirée, Halak s'est tourné vers son défenseur Patrice Brisebois qui a sauvé un but avec un peu plus de cinq minutes à écouler en troisième.

Déjoué entre les jambières sur un tir de la pointe, Halak cherchait la rondelle qui glissait alors dangereusement vers la ligne rouge.

«Je l'ai vue à la dernière seconde et j'ai lâché un cri en étirant les bras pour l'envoyer dans le coin à la dernière seconde», a indiqué Brisebois qui a sauvé la vie de son gardien sur le jeu.

«Je lui devais bien ça car il avait sauvé la mienne en deuxième alors que les Canucks ont profité d'une échappée (Henrik Sedin) à la suite d'un mauvais jeu de ma part», a poursuivi le vétéran défenseur.

Occasions rares, mais de qualité

Malgré sa modestie, Halak a sauvé le match pour le Canadien.

Car offensivement, le Tricolore a enfilé ses trois buts sur 17 tirs et huit occasions de marquer seulement.

Des occasions de grandes qualités toutefois.

Tomas Plekanec a lancé son équipe en avant 1-0 sur une échappée obtenue à sa sortie du banc des pénalités. Un plongeon de Saku Koivu alors que le Canadien écoulait les dernières secondes d'un désavantage numérique de deux hommes, a permis d'offrir cette opportunité à Plekanec.

Si le capitaine du Canadien a fait preuve de combativité, il a aussi accroché le défenseur Kevin Bieksa qui a trébuché sur le jeu au lieu de se lancer à la poursuite de Plekanec.

Andrei Markov, pendant une attaque massive de cinq minutes - Alex Burrows a servi un double-échec au visage de Patrice Brisebois - a doublé l'avance du Canadien en fonçant vers le filet où Tomas Plekanec l'a rejoint avec une passe parfaite.

En toute fin de rencontre, Maxim Lapierre a tiré dans une cage déserte pour confirmer la victoire des siens.

Une victoire satisfaisante à bien des points de vue.

Elle permet d'abord de venger l'affreuse défaite de 4-2 encaissée il y a neuf jours à Vancouver, où les Canucks avaient déclassé le Canadien bien plus encore que ne l'indiquait le score final.

Elle permet aussi de prolonger à deux la série de victoires consécutives du Canadien. Une première du genre depuis les 15 et 17 janvier contre Nashville et Ottawa.

Elle permet surtout au Canadien de s'offrir une mince marge de manoeuvre au sein d'un classement qui sera serré jusqu'à la toute fin de la saison régulière.

Car la victoire du Canadien combinée aux défaites des Panthers (6-1 aux mains des Bruins de Boston) et des Sabres (3-2 contre les Ducks d'Anaheim) donne 71 points au Tricolore, trois de plus que la Floride et Buffalo.

Les Rangers de New York, qui disputeront un premier match ce soir sous la houlette de John Tortorella, accusent eux un recul de deux points sur le Canadien. C'était la première victoire du Canadien aux dépens des Canucks depuis un gain de 4-3 en novembre 2000. C'était aussi un premier jeu blanc du Canadien contre Vancouver depuis décembre 1985.