Qui ne se souvient pas qu'au dernier repêchage, Bob Gainey a transigé pour avoir le droit de négocier avec Mats Sundin?

Sundin, lui, a l'air de ne pas s'en rappeler!

Car lorsqu'on lui a dit que les fans du Canadien avaient passé l'été à attendre sa venue, le grand Suédois s'est exclamé: «Ah! Vraiment? Je ne savais pas...

«Mais c'est très flatteur!»

Sa réaction semble d'autant plus ironique quand on lit dans le Toronto Sun que son agent avait contacté le Tricolore et les Rangers de New York dans un effort de dernière minute pour éviter de se retrouver à Vancouver...

Mais Sundin a tergiversé si longtemps avant de revenir au jeu que les deux équipes avaient pris d'autres directions.

«Vancouver a été mon option numéro un durant tout temps», assure toutefois le centre de 38 ans, qui se défend bien d'avoir privilégié l'argent au détriment d'une chance de gagner la Coupe Stanley.

«Les Canucks ont autant de chances de gagner que n'importe qui», dit-il.

Mais pourquoi une aussi longue réflexion, Mats? N'as-tu pas prouvé l'an dernier que tu étais encore au sommet de ton art?

«J'ai été déçu de la façon dont ça s'est terminé avec les Leafs, mentionne-t-il. La période entourant la date-limite des échanges m'a laissé un goût amer.

« Je ne sais pas quelle transaction était sur la table, mais les Leafs m'ont demandé de renoncer à ma clause de non-échange. À ce jour, je continue de croire que j'ai fait la bonne chose en refusant.

«Puis, je me suis mis à réfléchir à mon avenir et ça a été plus long que je ne l'aurais cru...»

Une soirée émotive

Sundin se retrouve dans une situation inédite pour lui, celle de joueur de soutien. Car le DG Mike Gillis ne l'a pas amené en sauveur à Vancouver. Il voulait surtout diversifier l'attaque des Canucks.

«Je contribue à un trio qui vient en appui à celui des frères Sedin, explique Sundin. Je ne fais que leur ôter un peu de pression.»

L'ancien des Leafs et des Nordiques a récolté six buts et 12 points en 18 rencontres jusqu'ici.

«Mats a mis du temps à trouver son rythme de croisière, reconnaît l'entraîneur Alain Vigneault. On le faisait jouer environ 15 minutes par match et ça a dû prendre trois ou quatre semaines avant qu'il ne se mette vraiment à contribuer.

Le réveil offensif de Sundin est survenu après que l'équipe se soit sortie d'une terrible séquence de dix matchs sans victoire à domicile.

«Notre période difficile correspond au moment où Roberto (Luongo) est revenu au jeu et où Mats tentait de retrouver son jeu, a rappelé Vigneault.

«Mais on gardé une attitude positive et notre travail a été récompensé. De toute façon, avec 11 équipes qui se disputent les positions 5 à 8 dans l'Ouest, on n'a pas le choix de continuer à se battre.»

Le fait marquant de la saison de Sundin jusqu'ici est survenu samedi dernier lors de son retour à Toronto face aux Leafs. Des larmes ont coulé durant ce match où le Suédois a inscrit le but gagnant en tirs de barrage.

«Ça a été extraordinaire, raconte l'attaquant Alexandre Burrows. On voulait tous gagner pour lui. Ça a bien débuté, je pense qu'il a vraiment été touché par l'ovation.

«Et le but qu'il a marqué en fusillade est digne d'un scénario de Disney.»