Le Canadien a finalement mis un terme à cette séquence de sept revers sur les patinoires étrangères. Et, contrairement à ce que l'on pouvait penser avant le match, l'Avalanche n'a pas été une proie facile.

D'accord, l'Avalanche a gagné seulement deux fois à ses 14 dernières rencontres. Mais cette formation est coriace à domicile où elle revendique un dossier de 16-14-0. Pour gagner, le Canadien devait fermer la porte de son territoire et surtout cadenasser à double tour son filet. Or, pour la première fois depuis belle lurette le gardien Jaroslav Halak a mérité la première étoile de la rencontre. De fait, sans Halak le Canadien aurait été rossé comme cela avait été le cas à Calgary et Edmonton. D'ailleurs, pendant que les joueurs de l'Avalanche dirigeaient 36 tirs vers Halak lors des deux derniers engagements, le Canadien se contentait de quatre petits lancers dont un, celui de Tom Kostopoulos, dans un filet désert. Il faudra sérieusement revoir la stratégie de la trappe employée par le Canadien.

L'attaque par la défense

Le succès d'une équipe commence par son jeu en zone défensive. Or, en première période, malgré quelques bavures, le Canadien n'a pas accordé de but parce que son gardien a été solide. On a surtout aimé sa concentration à suivre la rondelle. Avec un gardien en plein contrôle, on a senti les joueurs plus à l'aise dans leurs déplacements. Et, est-ce un hasard, toujours est-il que les deux buts du Canadien ont été l'affaire des arrières. Sur le but de Francis Bouillon, on a apprécié la belle vision de Max Pacioretty qui a repéré l'homme en retrait. Mais l'homme qui arrive sur la deuxième vague (Bouillon) peut seulement être efficace s'il y a un attaquant (Maxim Lapierre) qui se pointe au filet. Ensuite, le jeu de puissance a finalement produit un but. Encore une fois, il faut souligner le flair de Patrice Brisebois, mais il ne faut pas oublier la présence d'Andrei Kostitsyn et Saku Koivu devant le filet de l'Avalanche.

À bout de souffle

La période médiane a été tout à l'avantage de l'Avalanche qui a gagné la grande majorité des batailles pour les rondelles libres. De fait, ils ont été roi et maîtres le long des rampes lorsqu'ils étaient dans le territoire du Canadien. Est-ce que le Canadien a été victime de l'altitude ou est-ce que cette équipe est vulnérable lorsque l'adversaire joue la carte physique ? Disons que ces deux facteurs doivent être considérés! En zone offensive, le trio de Koivu, Alex Kovalev et Kostopoulos a été le meilleur grâce au travail de Kostopoulos qui a volé des rondelles à répétition. Mais, comme toutes les autres lignes, ces gars-là ont connu leur part de difficultés en zone défensive où l'Avalanche réussissait à créer des surnombres dans des zones restreintes en raison de leur intensité. Si le Canadien a pu survivre à cette poussée des locaux, c'est grâce à son gardien qui a été solide pour effectuer les arrêts et maitriser les retours.

La stratégie de la trappe

Le Canadien s'est constamment replié en troisième période en déployant une trappe qui n'offrait aucune résistance aux sorties de zone de l'Avalanche. Sans un gardien au sommet de son art, cette stratégie aurait été néfaste. D'ailleurs, à force de se défendre, le Canadien a écopé de quelques punitions. Celle de Lapierre a été coûteuse. Puis, Andrei Kostitsyn qui connaissait un match pénible, a profité d'un échappé pour trancher le débat. Finalement, on dira que Kostopoulos a été chanceux de marquer dans un filet désert. Mais le jeu a été préparé par la mise en jeu gagnée par Koivu.

LE JEU DU MATCH : Andrei Kostitsyn

On l'a peu vu au cours de la rencontre, mais il s'est faufilé derrière la défense de l'Avalanche pour s'échapper et marquer le but de la victoire en glissant la rondelle entre les jambières de Peter Budaj.

LE HÉROS DU MATCH : Jaroslav Halak

Le gardien du Canadien a tout simplement volé la victoire à l'Avalanche en effectuant 46 arrêts. Il a été tout particulièrement efficace en deuxième et en troisième période avec 16 et 18 arrêts.

LE CHIFFRE DU MATCH : 06-02-82

Le Canadien n'avait jamais battu l'Avalanche depuis l'arrivée de cette équipe à Denver en 1995-96. De fait, la seule victoire du Canadien à Denver avait été inscrite le 6 février 1982...contre les Rockies du Colorado.