Rarement y a-t-il eu autant d'équipes qui ont cru en leurs chances dans l'Association Ouest de la Ligue nationale de hockey. Du moins au mois de février.

Même si les deux-tiers de la saison sont presque terminés, chacune de ces formations croit encore en ses chances d'accéder aux séries éliminatoires.

Les émotions, dans l'Ouest, ont toutefois connu des hauts et des bas puisque les clubs se succèdent au haut du classement au gré des séquences heureuses de chacun, avant de redescendre lorsque les choses vont moins bien.

Une constante demeure toutefois, et c'est le regroupement serré des équipes formant la moitié inférieure du peloton.

«En regardant le classement on constate qu'aucune formation n'est vraiment larguée, soulignait lundi l'entraîneur-chef des Blue Jackets de Columbus, Ken Hitchcock. Les trois ou quatre qui tiraient de la patte il y a environ deux semaines ont toutes, depuis, repris du poil de la bête.

«On réalise que l'on dispute 82 matchs qu'il faut remporter à tout prix, simplement pour accéder aux séries éliminatoires.»

Le fait est que le déroulement de la campagne est fascinant à observer.

Les Stars de Dallas occupaient le dernier rang dans l'Ouest avant que Sean Avery ne soit suspendu au mois de décembre. Ils sont maintenant cinquièmes, ex aequo. Il n'y a pas très longtemps, à la pause du match des étoiles, les Coyotes de Phoenix semblaient pour leur part assurés de participer aux séries. Ils ont cependant encaissé six revers d'affilée et se retrouvent au 13e rang.

À part San Jose, Detroit et Chicago, presque tous les clubs ont réussi à améliorer leur sort mais ils ont aussi connu des chutes au classement. La parité a épargné l'élite mais a néanmons fait des siennes.

«Si l'on fait abstraction des deux meilleures formations au classement (San Jose et Detroit), à peu près tout le monde se vaut, ajoute Hitchcock. Tous ont à peu près la même profondeur. C'est cyclique. Pensons à Chicago, qui a connu du succès tôt cette saison. C'est maintenant au tour de Dallas d'en connaître.

Les chiffres donnent raison à Hitchcock. À preuve, seulement neuf points séparent St. Louis, derniers dans l'Ouest, des Stars, qui occupent le cinquième rang.

Voilà certes une bonne nouvelle pour les Blues, dont certains joueurs-clés ont subi de sérieuses blessures. En outre, six points les séparent de Vancouver et du huitième et dernier rang donnant accès aux séries. Mais à 30 matchs de la fin du calendrier régulier, ils reconnaissent que la côte est longue à remonter.

«Même si le nombre de points dont nous avons besoin n'est pas énorme, il reste que la quantité d'équipes que nous devrons devancer pourrait bien l'être», explique Doug Armstrong, vice-président du personnel des joueurs des Blues.

«Les gars se sont bien battus et (l'entraîneur-chef) Andy Murray a accompli tout un boulot. Nous conservons assurément l'espoir.»

Armstrong gère des formations de la LNH depuis environ deux décennies. Il estime que le point supplémentaire accordé aux perdants en prolongation et en fusillade est la raison principale pour laquelle tant de formations de l'Ouest demeurent dans la course aux séries.

Loin de s'en plaindre, Armstrong estime qu'il est bon pour le circuit que tant de marchés soient impliqués dans la course aux éliminatoires à un ou deux mois de la fin de la campagne.

Bénéficiant d'une avance intéressante au sommet de la section Nord-Ouest, Calgary est l'une des rares formations qui peut se permettre de ne pas constamment regarder derrière elle. Toutefois, cela n'empêche pas l'entraîneur-chef des Flames, Mike Keenan, de remarquer à quel point la course est serrée derrière son club.

«Intéressante cette ligue, non? observait Keenan au cours du week-end.

«Si on jette un coup d'oeil au classement on peut avancer que trois ou quatre équipes dans l'Est n'accéderont pas aux séries. Dans l'Ouest je ne crois pas qu'il y en ait une seule qui soit encore exclue.

«Une chose est certaine: le reste de la saison sera très intéressant dans la LNH, surtout dans l'Ouest.»