Avez-vous entendu parler de Mats Sundin récemment? Moi si. Dans les journaux de Vancouver, les mots «lent», «vieux» et «pas en forme» reviennent souvent quand on parle de lui. La direction des Canucks, Alain Vigneault en tête, se fend en quatre pour défendre son homme de 5 millions (pour une moitié de saison, rappelons-le). Et Sundin, en 10 matchs dans le maillot des Canucks, a une fiche de trois buts et deux passes pour aller avec un beau -4.

J'ai comme l'impression que, finalement, Mats Sundin est en train de se rendre compte qu'un match de hockey, c'est pas mal plus essoufflant qu'une pub de poker.

Et j'ai comme l'impression que, finalement, Bob Gainey est bien content que Sundin ait refusé toutes les avances du Canadien.

Je n'ai jamais compris cet amour du Canadien pour le dieu suédois, un homme qui n'avait pas patiné depuis avril et qui semblait bien à l'aise avec la vie de pantouflard. Je n'ai jamais compris pourquoi Sundin, un problème dans le vestiaire des Leafs selon la presse torontoise, était courtisé par le CH, un club qui, justement, a déjà assez d'une diva dans son propre vestiaire.

Peut-être que Sundin va retrouver sa touche magique et marquer 20 buts au cours du mois. Ça se peut. Après tout, il se passe régulièrement des choses étranges dans cette ligue (un joueur qui joue mieux avec un C sur son chandail, par exemple).

Mais il y a une statistique qui en dit tout sur les qualités de meneur de Sundin: depuis son arrivée, les Canucks ont une fiche de 2-5-3, incluant une série de huit défaites. Encore chanceux qu'on donne des points gratis dans cette ligue, sans quoi les Canucks de Sundin n'auraient récolté que quatre petits points depuis son retour au jeu.

Les malheurs des Canucks ne sont certes pas la faute d'un seul homme. Mais pour un joueur de premier plan, un joueur qui est supposé «faire la différence», comme on le dit si bien en langage scientifique de hockey, mettons que ça commence à faire cher le point.

Bob Gainey est donc un peu chanceux. Imaginez la tempête si Sundin était un membre du CH depuis 10 matchs et que le Canadien avait subi huit défaites de suite avec lui. Les Montréalais ont déjà mis le feu au centre-ville pour pas mal moins que ça.

Je ne change pas d'idée: le Canadien a encore besoin d'un solide attaquant, et c'est encore plus vrai depuis la blessure à Robert Lang.

Mais il y a certaines vedettes qu'il vaut mieux éviter. Surtout celles qui sont en fin de carrière et qui exigent quand même le salaire d'une star de 28 ans. J'en profite pour souhaiter bonne chance à Alain Vigneault, qui doit maintenant gérer le cas d'un gars qui est un boulet pour son club... mais qui ne peut être mis de côté en raison de son salaire imposant.

Pendant ce temps, dites donc, ça ne dérougit pas sur le portable de Bob Gainey. Après Marian Gaborik, Jay Bouwmeester et Vincent Lecavalier, c'est maintenant au tour de Brad Richards. Eh bien ! Si ça continue, ce sera Alex Ovechkin d'ici deux semaines. Contre Steve Bégin, Tom Kostopoulos et un choix de troisième ronde, peut-être? Je ne vois pas comment les Capitals de Washington pourraient refuser...

On ne le dira jamais assez: dans la LNH, il y a un petit truc qui s'appelle le plafond salarial. C'est pour ça que les échanges majeurs se font de plus en plus rares. Parce qu'il y a des limites aux folles dépenses. Ça risque d'être encore pire la saison prochaine avec un plafond qui est appelé à baisser.

Mais ça ne va pas nous empêcher de fabriquer des scénarios hallucinants d'ici la date limite du 4 mars. Après tout, les rumeurs d'échange, c'est si amusant. On peut en lancer au moins 100 par semaine. Et s'il y en a une qui se concrétise, on peut dire qu'on vous l'avait dit.