L'effort est inconstant chez le Canadien. L'engagement aussi. C'est pour cette raison que, dans un nouveau remaniement de trios, Guy Carbonneau a inséré Steve Bégin aux côtés d'Alex Kovalev et Robert Lang, et qu'il songe à retirer Sergei Kostitsyn de la formation.

«Bégin peut apporter de l'énergie et du travail», a justifié Carbo, qui a précisé qu'aucune décision finale n'avait été prise en ce qui concerne l'alignement de samedi après-midi.

Carbo a dit vouloir «mettre des joueurs qui travaillent sur chaque trio».

«Je veux bien jouer au bon gars, donner une deuxième chance, sinon une troisième ou une quatrième chance. Sauf qu'à un moment donné, les joueurs doivent accepter le blâme.»

Le coach n'a pas épilogué davantage sur le cas de Sergei Kostitsyn. Mais on ne peut s'empêcher de faire un lien avec le fait qu'on questionne en ce moment le caractère du Canadien et sa capacité à payer le prix sur une longue période...

Pourtant, assure Tomas Plekanec, l'équipe ne manque pas de caractère.

«Il y a plusieurs matchs où l'on a démontré beaucoup, avance le jeune centre. Il y a des matchs où l'on a mal joué lors des deux premières périodes, mais où l'on a redressé les choses en troisième.

«Sauf qu'en ce moment, on se fait tasser beaucoup trop facilement. Il faut qu'on soit une équipe contre laquelle il est difficile de jouer.»

Les épaules se sont vite recroquevillées, jeudi, quand le Tricolore s'est retrouvé en déficit.

«Ce n'est pas normal qu'on ait baissé les bras rapidement comme ça, a admis Maxim Lapierre. À 3-1 Panthers, on était encore dans le match. Oui, le lancer de punition nous a fait mal, mais il faut montrer plus de caractère que ça.

«Et c'est en travaillant tous ensemble qu'on va y arriver.»

«On a une bien meilleure équipe que ce qu'on démontre, a enchaîné Plekanec. On a des attentes élevées envers notre équipe. Moi-même, je m'attends à jouer beaucoup mieux que je ne le fais en ce moment.

«Mais il faut continuer de chercher une façon de s'en sortir.»

Pas de panique


Guy Carbonneau, beaucoup plus tempéré que la veille, ne veut surtout pas céder à la panique.

«On dit depuis deux ans qu'on a un bon groupe, et ça n'a pas changé, a rappelé l'entraîneur.

«Après une défaite, on est fâché, on dit des choses à propos du manque d'effort ou du manque de caractère.

«Parfois, l'effort est là, mais on travaille mal. Mais on n'est pas si loin que ça. Il s'agit de se serrer les coudes un peu, du premier joueur au dernier. «

Et comme l'a noté Patrice Brisebois avec sagesse, ce n'est pas en une semaine que tout s'est défait.

«Il ne faut pas paniquer, a dit le vétéran défenseur. Les Red Wings viennent eux-mêmes de perdre trois matchs de suite. Il faut s'attendre à des baisses de régime au cours d'une saison, même si on travaille pour remporter tous nos matchs.

«On sait qu'on a du punch offensivement, a ajouté Brisebois, mais il faut se rappeler qu'on a connu nos meilleurs matchs lorsqu'on jouait bien défensivement.»