Eugene Melnyk, le propriétaire des Sénateurs d'Ottawa, a vilipendé les détracteurs de l'équipe qui suggèrent qu'il est temps d'effectuer un grand ménage et d'amorcer un programme de reconstruction, faisant usage de propos que l'on pourrait qualifier d'incendiaires pour faire valoir son point de vue.

«Tous ceux qui soutiennent que le temps est venu de démanteler cette équipe devraient se procurer leur propre bombe et se l'attacher à la ceinture, d'accord?», a lancé le milliardaire torontois lors d'une rencontre avec les journalistes mercredi.

Avant les matchs de mercredi, les Sénateurs occupaient le 13e rang du classement général de l'association Est, 13 points derrière les Panthers de la Floride, détenteurs du huitième échelon. Malgré cela, Melnyk croit encore aux chances de son équipe.

Le propriétaire des Sénateurs a également écarté les allégations selon lesquelles l'équipe était au bord de la crise, malgré les nombreuses rumeurs d'échanges et l'incertitude quant à l'avenir de l'entraîneur en chef Craig Hartsburg et du directeur général Bryan Murray.

«Il ne s'agit pas d'une organisation complètement en lambeaux», a affirmé Melnyk. «Elle a besoin de réglages mineurs, d'un ou deux joueurs et d'un peu de chance. Nous sommes très loin du désarroi total.»

Même si les Sénateurs pourraient rater les séries éliminatoires pour la première fois depuis 1996 et, conséquemment, vivre des moments difficiles au chapitre de la vente de billets, Melnyk soutient qu'il n'est pas trop tard pour renverser la vapeur et sauver la saison.

Mardi, avant que les Sénateurs ne livrent une piètre performance dans un revers de 4-1 contre les Devils du New Jersey, Melnyk avait reconnu que son équipe aurait besoin d'un rendement hors de l'ordinaire - soit 28 victoires lors de leurs 38 derniers matchs - pour se qualifier aux séries éliminatoires.

Le lendemain matin, Melnyk avait apporté de légers correctifs à ses calculs, mais le message demeurait tout aussi optimiste : les Sénateurs ne sont pas encore morts, malgré ce que pensent la plupart des observateurs de la scène du hockey.

«Nous savons ce que nous devons accomplir. Nous devons gagner 26 ou 27 de nos 37 dernières rencontres», a estimé Melnyk. «Peut-on y arriver? Absolument. Si nous connaissons une période heureuse, nous pouvons y arriver.»

Pour appuyer ses dires, Melnyk a donné en exemple sa propre équipe dans la Ligue de hockey junior de l'Ontario.

«J'ai été témoin d'un tel revirement avec Mississauga. Nous avons connu une séquence de 9-0 à l'étranger, et soudainement nous étions au quatrième rang de notre association, et au plus fort de la lutte pour les séries éliminatoires. Avant cette série de victoires, nous étions hors des séries», a rappelé Melnyk.

«Si nous connaissons une période de succès, si nos joueurs travaillent avec acharnement et que tous les morceaux du casse-tête tombent aux bonnes places, un revirement est possible. Et je demeure optimiste que ça va arriver», a ajouté Melnyk.

Mais cet enthousiasme ne semble pas généralisé à Ottawa, ce qui explique pourquoi l'équipe a mis sur pied un programme visant à offrir, d'ici la fin de la saison, 10 000 billets à prix réduits à des jeunes du hockey mineur de la région, des étudiants et des membres de leur famille.

Cette saison, les Sénateurs ont vendu 11 000 abonnements de saison, le deuxième plus haut total de leur histoire, mais 2000 de moins qu'il y a un an.

Par ailleurs, selon un article publié la semaine dernière dans le Globe and Mail, l'auditoire régional aux rencontres de l'équipe sur le réseau Rogers Sportsnet a diminué de 33 pour cent par rapport à l'an dernier et se chiffre à 67 000 téléspectateurs par match.