Il y a tant de choses qui réunissent Jean Béliveau et Vincent Lecavalier. La position. Le numéro. La carrure. La prestance sur le jeu.

Lecavalier n'a jamais caché son admiration pour Béliveau et ce dernier dissimule à peine son envie de voir le centre du Lightning de Tampa Bay évoluer à Montréal.

«Je suis toujours intéressé à voir les bons joueurs», nous a dit monsieur Béliveau avec un sourire.

«Vincent a l'air d'aimer Tampa, mais c'est une organisation qui me semble en difficulté. Est-ce que ça peut le déranger?»

Les deux hommes ont eu l'occasion d'échanger, hier, alors que les photographes profitaient de l'occasion pour les capter ensemble.

«On a parlé de l'enthousiasme des amateurs qui règne ici, raconte Béliveau. Il y a quand même 45 000 partisans qui sont venus dans la bâtisse hier et 22 000 autres viendront ce soir.

«Ça témoigne de l'appui et de l'engouement des amateurs envers le hockey.»

La frénésie qui frappe Montréal à l'occasion du match des Étoiles n'a pas échappé non plus à l'ancien défenseur et directeur général Serge Savard.

«Je n'ai jamais vu cela au cours de ma carrière, a expliqué le Sénateur en conférence de presse.

«Je crois que le hockey est plus populaire aujourd'hui qu'il ne l'était dans les années '70, quand on a gagné quatre Coupes Stanley.»

Les salles combles

Les joueurs du Canadien sont comme des poissons dans un bocal, prétendent certains. Mais les grands athlètes devraient carburer à l'émotion qu'ils suscitent chez les amateurs.

«Il y a cette rumeur comme quoi il y a tellement de pression à Montréal, rappelle Jean Béliveau. Je suis d'accord pour dire que chaque personne gère cette pression d'une façon différente. Mais tu dois t'ajuster.

«La pression fait toujours partie de la vie d'un professionnel. Je suis sûr que Vincent pourrait la gérer très facilement.»

En conférence de presse, Guy Lafleur a tenu à ajouter son grain de sel sur cette question.

«Je crois que Lecavalier a aussi de la pression à Tampa, estime Flower. Il a la pression de produire et de performer. Ce ne serait pas différent s'il jouait à Montréal, sauf que le public serait derrière lui. Et ça améliorerait le jeu du Canadien.»

En fait, selon Béliveau, le bassin d'amateurs aide à faire de Montréal une destination intéressante pour les joueurs.

«Jouer devant des salles combles soir après soir, au lieu de jouer devant des sections de bancs vides, il n'y a pas de doute que c'est réconfortant.

«À travers la ligue, le mot se passe à l'effet que les joueurs reçoivent un traitement royal à Montréal.»

Malheureusement, l'impôt aussi sert un traitement royal aux hockeyeurs!

«Ce qu'on retranche en Floride n'est pas comparable à ce qu'on déduit ici, note le grand numéro 4. 

«Si ça ne dérange pas le joueur, je suis sûr que c'est dans l'esprit de son agent ou de son comptable!»