Mine de rien, Zach Parise est en voie de devenir le premier compteur de 100 points dans l'histoire des Devils du New Jersey.

Les Devils mornes et soporifiques, c'est terminé.

La blessure de Martin Brodeur a semblé forcer les attaquants à prendre des responsabilités accrues, si bien que les Devils n'ont jamais été aussi menaçants en attaque en 15 ans.

L'ailier gauche Zach Parise, l'un des secrets les mieux gardés de la ligue, en est à la fois la cause et la conséquence.

L'an dernier, l'attaquant de 24 ans avait terminé premier de son équipe avec 32 buts et 65 points. Des totaux qu'il risque de dépasser... d'ici deux ou trois semaines!

À vrai dire, Parise est en voie de devenir le premier compteur de 100 points dans l'histoire des Devils.

«Personne au sein de l'équipe n'a dit qu'il fallait élever notre jeu à cause de l'absence de Brodeur», a expliqué Parise, qui participe ce week-end à son premier match des Étoiles.

«Même en début de saison, lorsqu'il était là, on pratiquait déjà un style plus agressif qu'autrefois, avec des défenseurs qui n'hésitent pas à appuyer l'attaque.»

Le changement de philosophie semble convenir à Parise, que ses 28 buts et 27 passes placent au septième rang des compteurs de la ligue.

Il reste que ce choix de première ronde des Devils (17e au total), lors de la pêche miraculeuse de 2003, a grandi dans une culture défensive.

Et il ne s'en plaint pas.

«J'ai appris beaucoup au sein de ce système, qui a fait de moi un joueur plus complet, a dit Parisé. Mais spontanément, je suis un joueur à caractère offensif.»

La sagesse du père

Garçon poli et réservé, Zach a un côté politiquement correct qui contraste avec la personnalité colorée de son père, l'ancien hockeyeur Jean-Paul Parisé.

«J.P. apportait à notre équipe de l'humour, mais toujours avec un message», se souvient l'ex-gardien des Islanders de New York, Chico Resch, aujourd'hui analyste aux matchs des Devils.

«À l'extérieur de la patinoire, il était intense et imprévisible. Zach est également comme ça,mais dans sa façon de jouer.»

L'ardeur au travail, a affirmé l'attaquant des Devils, est la principale valeur que lui a inculquée son père.

«J'ai hérité de sa nature compétitive, estime Parise. Mon père n'était pas le hockeyeur le plus habile, mais il travaillait d'arrache-pied. C'est ce qui l'a mené à deux matchs des Étoiles. Il m'a fait comprendre qu'au hockey, ton intensité était l'une des seules choses que tu pouvais contrôler.»

Devant le filet

Parise n'est pas l'attaquant le plus costaud de la ligue, mais c'est peut-être l'un des plus intelligents. «Je sais que dans les coins de patinoire, je ne remporterai pas d'épreuve de force contre des gars comme Zdeno Chara. Je dois donc éviter d'y laisser trop d'énergie et ne jamais cesser d'être en mouvement.»

Mais ça ne fait pas de Parise un peureux pour autant. Car où cherche-t-il à aller dès qu'il peut se soustraire des coins?

Tout juste devant le filet, là où il faut être prêt à payer le prix!

«C'est là que tu dois aller si tu veux marquer des buts, répond-il simplement. De nos jours, on peut difficilement battre un gardien d'un tir franc. Il faut prendre les retours, créer de la circulation. Je crois que je n'ai jamais marqué un but à plus de 10 pieds du filet!»

Parisé a trouvé en Jamie Langenbrunner et Travis Zajac des coéquipiers qui lui conviennent parfaitement. Depuis presque deux mois, ce sont eux les principaux moteurs de l'attaque.

«Il y a quelque chose de spécial à propos de ce trio, a-t-il concédé. Appelez ça la chimie, si vous voulez. En tout cas, on fait bouger très bien la rondelle, les trois ensemble. On ne joue pas un style de jeu à haut risque. Ce n'est rien de tape-à-l'oeil, mais ça part d'un travail acharné.»

Le travail, toujours le travail...