Au lieu de recevoir huit ailes de poulet en guise de cadeau comme c'est le cas lorsque le Canadien marque au moins cinq buts, les partisans témoins du spectacle misérable offert hier auraient dû recevoir deux cachets de Prozac à leur sortie du Centre Bell.

Bon! Le Canadien a remporté une victoire de 3-2 aux dépens des Predators de Nashville. Sa 26e victoire de la saison. Sa 15e en 23 rencontres à domicile cette année.

Mais exception faite des deux points rattachés à la victoire, le Canadien et ses adversaires n'ont rien offert aux amateurs.

Ou si peu.

De fait, les meilleurs moments ont été concentrés dans les 90 dernières secondes. Une minute et demie au cours de laquelle les joueurs du Canadien ont raté quatre ou cinq fois le filet déserté par le gardien Pekka Rinne à la faveur d'un sixième attaquant.

«Ils tentaient vraiment de nous endormir, a lancé le défenseur Mike Komisarek après la victoire. À la fin, j'aurais préféré qu'on atteigne le filet au lieu de tirer dans les baies vitrées. Mais bon: une victoire, c'est une victoire.»

«Après un match aussi enlevant que celui de mardi à Boston, c'était difficile de rester impliqué dans celui de ce soir. Ils effectuent des changements de trio aux 20 secondes et à tous les arrêts de jeu. Ils font tout pour casser le rythme et je dois admettre qu'ils ont réussi», a ajouté Tom Kostopoulos.

Après avoir obtenu 12 tirs en première, le Canadien s'est contenté de deux au deuxième tiers. Il en a ajouté six en troisième. Ces 20 tirs représentent le deuxième plus bas total de la saison.

Prise du sommeil

La prise du sommeil appliquée avec fermeté par les Predators est passée bien près de venir à bout du Tricolore.

Car après s'être offert une avance de 3-1 en début de troisième sur un but d'Andrei Markov, le Canadien a sommeillé.

Roman Hamrlik et Patrice Brisebois ont oublié deux adversaires derrière eux et Vernon Fiddler a resserré le score en déjouant Jaroslav Halak sur un retour de tir.

Quelques minutes plus tard, Michael Santorelli a raté un but ouvert après un très bel échange dans le territoire du Tricolore.

En toute justice, il faut écrire que la première période a été marquée de quelques élans intéressants.

Greg Zanon a fait voler le casque protecteur d'Alex Kovalev à la suite d'une solide mise en échec à la ligne bleue des Predators.

Après avoir sonné la cloche de Steve Bégin lors d'un bref, mais violent, combat de boxe, Jordin Tootoo a fait résonner la barre transversale derrière Jaroslav Halak à l'aide d'un bon tir.

Les partisans ont toutefois dû attendre la fin de la période pour signaler leur présence.

Ils se sont levés d'un trait après qu'un tir frappé de Guillaume Latendresse eut déjoué le jeune gardien Rinne sur le côté court.

C'était le troisième but consécutif de Latendresse dans les derniers instants du premier engagement.

«Tous les buts sont importants, mais c'est plaisant de marquer en fin d'engagement, parce que ça motive ton équipe et que ça mine l'adversaire juste avant l'entracte», a commenté Latendresse.

«Pour marquer en fin de période, il faut avant tout être sur la glace. Notre trio - complété par Lapierre et Kostopoulos - joue bien et Guy nous récompense en nous envoyant dans des situations importantes», a ajouté l'attaquant québécois.

Andrei Kostitsyn a complété pour le Canadien.

Il a enfilé son 15e de la saison en décochant un puissant tir sur réception pendant une attaque massive.

C'était le quatrième match de suite au cours duquel Kostitsyn enfilait un but. Et ces quatre buts ont tous été marqués en avantage numérique, confirmant ainsi l'éveil des unités spéciales.

Car après une séquence de cinq matchs avec un seul but en 22 occasions, le Canadien s'est offert huit buts en 26 occasions à ses cinq dernières parties.