Guy Carbonneau et le Canadien sont débarqués à Boston avec l'idée bien arrêtée de mettre leur pied au sol devant des Bruins qui les avaient malmenés 6-1 lors de leur dernière escale en Nouvelle-Angleterre. Ils l'ont fait.

Mais parce que les Bruins forment l'une des meilleures équipes de la LNH depuis le début de la saison, le Canadien est reparti heureux de sa performance, mais sans les deux points pour appuyer ce sentiment.

Dans un match qui a confirmé le retour en grande force de la rivalité Montréal-Boston, le Canadien a perdu 3-1.

« On vient de disputer un excellent match. Je crois sincèrement que nous étions la meilleure équipe sur la glace, a commenté l'entraîneur-chef Guy Carbonneau Mais les Bruins jouent bien et quand tu traverses une bonne séquence, les bonds semblent te favoriser. C'est ce qui est arrivé ce soir. On a eu nos chances, on a très bien joué, on était beaucoup mieux préparés que lors de notre dernière visite, ce qui est très bon signe. »

Excellent début de match

Loin d'être paralysé par les rumeurs de transaction qui soufflaient depuis plus de 24 heures, le Canadien a entrepris le match avec vigueur comme le confirment les 17 tirs décochés au cours du seul premier tiers.

L'un des meilleurs gardiens de la LNH depuis deux ans, Tim Thomas, a profité de cette période pour racheter sa fiche atroce (5-12-0-2) en carrière face au Canadien.

Fidèle à son style échevelé, Thomas a multiplié les déplacements à sa gauche et sa droite pour bloquer tous les tirs du Canadien en première. Il a complété sa soirée de travail avec 34 arrêts, dont un magistral de la mitaine en fin de rencontre aux dépens d'Andrei Kostitsyn.

Cet arrêt a empêché Kostitsyn de niveler les chances.

Grâce à cet arrêt et à plusieurs autres, le gardien des Bruins a grandement mérité le titre de première étoile de la rencontre.

Moins occupé à l'autre bout de la patinoire, Jaroslav Halak a tout de même dû s'imposer pour garder son équipe dans le match. Il s'est d'ailleurs dressé deux fois devant son compatriote Zdeno Chara en première période. Halak a gobé dans sa mitaine une rondelle propulsée à plus de 100 km/h qui allait se loger dans la lucarne.

Encore Andrei Kostitsyn

Le Canadien a été le premier à s'inscrire au pointage.

Michael Ryder, qui fait oublier sa saison misérable de l'an dernier à Montréal avec ses 17 buts, dont sept victorieux, et 31 points, était au cachot lorsqu'Andrei Kostitsyn a donné les devants 1-0 au Tricolore.

L'ainé des Kostitsyn a sauté sur un retour de tir de son jeune frère pour inscrire son 14e de la saison, son cinquième lors des cinq derniers matchs du Canadien.

La réplique des Bruins est venue rapidement.

Frustré en première période, Chara s'est repris. Il a déjoué Halak en se rendant dans l'enclave pour appuyer ses coéquipiers pendant une attaque massive des Bruins.

Pénalités coûteuses

Une échauffourée a ensuite fait tourner le match en faveur des Bruins.

Pendant une attaque massive accordée au Canadien, Andrei Kostitsyn a écopé une pénalité de cinq minutes pour avoir donné de la bande.

Témoin de la scène, le gardien Tim Thomas a vengé son coéquipier Aaron Ward en épinglant solidement Kostitsyn dans l'enclave.

Une fois les esprits calmés, le Canadien s'est retrouvé à quatre contre trois. Il n'a pu en profiter. Un tir d'Alex Kovalev a déjoué Thomas, mais la rondelle a glissé le long de la ligne rouge. Quelques secondes plus tard, l'agile gardien des Bruins a frustré Guillaume Latendresse, qui venait de faire dévier une passe à l'embouchure du but.

Pendant que Kostitsyn complétait sa pénalité, Roman Hamrlik est allé le rejoindre au banc.

Les Bruins ont réussi là où le Canadien avait échoué.

Utilisant son arme de prédilection, le tir frappé, Chara a inscrit son deuxième but de la rencontre.

« Cette punition-là, je ne l'ai pas comprise. À mes yeux, il n'y avait pas de pénalité. J'ai demandé des explications, mais je ne les ai pas obtenues », a tranché Carbonneau.

Une analyse que partageaient les joueurs du Tricolore.

« Cette pénalité a changé l'allure du match et je ne crois vraiment pas que le geste valait un cinq minutes », a commenté le défenseur Patrice Brisebois.

« On a disputé un grand match. C'était intense, c'était un bon spectacle et c'est juste dommage qu'on ne sorte pas d'ici avec les deux points. Les deux équipes méritaient des points ce soir », a conclu Brisebois.