Au cours des deux prochaines semaines, la région d'Ottawa vibrera au rythme du Championnat mondial junior 2009 de la Fédération internationale de hockey sur glace, alors que 230 joueurs vont l'envahir.

Du lendemain de Noël jusqu'au 5 janvier, 31 matchs seront disputés à la Place Banque Scotia et au Centre municipal d'Ottawa.

Une armée de 1500 bénévoles s'occupera de répondre aux besoins des 10 équipes en présence. Des dépisteurs de la LNH seront aussi dans les tribunes pour identifier les joueurs de talent.

Au fil des années, cette compétition rassemblant plusieurs futures vedettes du hockey professionnel est devenue une tradition du temps des Fêtes pour de nombreux Canadiens qui surveillent de très près les performances des adolescents de 16 à 19 ans qui les représentent.

«C'est notre March Madness à nous», a souligné l'entraîneur-chef de l'équipe canadienne, Pat Quinn, en comparant cette compétition au Championnat de basketball collégial américain.

La grande différence est qu'au lieu d'avoir 64 universités qui se battent pour se rendre au Final Four, 10 nations réparties en deux groupes vont lutter pour les six places disponibles en ronde de médailles. L'or et le bronze seront disputés le 5 janvier à la Place Banques Scotia.

La pression sera énorme sur les jeunes joueurs d'Équipe Canada junior (ÉCJ), celle-ci ne visant rien de moins qu'une cinquième conquête de la médaille d'or consécutive, ce qui égalerait un record établi entre 1993 et 1997.

«Nous serons les favoris juste parce que nous sommes le Canada et que les gens s'attendent à ce qu'on gagne tout le temps. Mais parmi les gens de hockey, au niveau du talent, nous ne serons pas considérés au même niveau que les Suédois, les Américains et les Russes. Sauf que ces évaluations ne veulent rien dire, nous avons comme objectif d'être la meilleure équipe possible afin de gagner l'or», a mentionné Quinn après le camp de sélection de l'équipe et avant de participer à une activité pour favoriser l'esprit d'équipe à la base militaire de Petawawa.

Dans un tournoi à l'intérieur du tournoi, il y aura aussi un duel pour l'attention des directeurs généraux de clubs de la LNH entre les deux plus beaux espoirs en vue du prochain repêchage, le centre du Canada John Tavares et le défenseur de la Suède Victor Hedman.

«Ce tournoi est important dans notre pays, il va y avoir un peu de pression, une bonne pression qui va nous garder sur le bout des orteils, affirme Tavares. Personnellement, je ne vais être qu'un morceau du casse-tête pour Équipe Canada. Ce n'est pas le temps de penser au repêchage. Si j'ai à jouer contre lui (Hedman), ce sera le Canada contre la Suède et rien d'autre.»

Les deux vedettes individuelles du tournoi ne pourront s'affronter avant la ronde des médailles, en présumant que ces deux puissances vont se qualifier pour celle-ci.

Le Canada joue dans le groupe A avec la République tchèque (son premier adversaire le 26 décembre), le Kazakhstan (28), l'Allemagne (29) et les États-Unis (31), toutes des parties disputées à la Place Banque Scotia.

Les équipes du groupe B - la Russie, la Lettonie, la Finlande et la Slovaquie, en plus de la Suède - s'affronteront au Centre municipal.

Le succès financier de l'événement, que la capitale avait tenté sans succès d'attirer trois fois auparavant (en 1999, 2003 et 2006, tournois présentés à Winnipeg, Halifax et Vancouver), est d'ores et déjà assuré alors que plus de 97% des 463249 billets disponibles pour les 31 parties ont été vendus sous forme de forfaits.

«Le Championnat mondial de hockey junior 2009 marquera l'histoire d'Ottawa, c'est le plus grand événement sportif jamais présenté dans notre belle ville», a souligné le propriétaire des Sénateurs, Eugene Melnyk, qui préside le comité organisateur avec le chef des opérations de l'équipe, Cyril Leeder.

«Financièrement, c'est un grand chelem», a dit le président de Hockey Canada, Bob Nicholson, dont l'organisation s'est vue garantir un profit de 12,5 millionspar Melnyk. Cet argent servira en partie à financer les activités de ses équipes nationales et de l'association, mais une partie (environ 500000$) restera à l'Association de hockey du district d'Ottawa.

Les retombées économiques dans la région de la capitale sont évaluées à 50 millions.