Le Canadien vient d'ajouter un défenseur à sa banque d'espoirs... mais il perd en revanche un attaquant.

Le choix de quatrième ronde du Canadien en 2004, J.T. Wyman, a toujours été considéré comme un éventuel attaquant de puissance. Wyman, 6 pieds 2 pouces et 212 livres, a mis du temps à se développer mais à ses deux dernières saisons à Dartmouth, dans la NCAA, il a marqué 13 buts en 33 matchs puis 15 buts en seulement 30 matchs.

Mais c'est désormais comme défenseur que Wyman tentera de faire sa place dans la LNH, et le Tricolore croit qu'il a les outils pour percer dans ce rôle. Le jeune homme apprend donc sa nouvelle position avec les Bulldogs de Hamilton, qui affronteront les Sénators de Binghamton demain à 17h au Centre Bell.

«Il nous manquait un défenseur lors d'un match préparatoire des Bulldogs, à Saint-Johns, et comme on savait qu'il avait déjà joué à cette position à Dartmouth, on lui a demandé de nous dépanner, a expliqué le DG des Bulldogs, Julien Brisebois, il y a quelques jours. Il a agréablement surpris ce soir-là et l'idée de ce changement nous est venue. On s'est demandé à quelle position il avait le plus de chances d'atteindre la LNH et comme les bons défenseurs sont toujours plus recherchés, on a décidé de procéder au changement. On pense qu'il peut percer parce qu'il a beaucoup d'outils, la taille mais aussi un coup de patin phénoménal. C'est l'un de nos meilleurs athlètes à Hamilton.»

Le Tricolore n'a cependant pas imposé ce choix à Wyman, 22 ans. «J.T. était d'accord, sa famille aussi, a souligné Brisebois. J'en avais d'abord discuté avec son agent, Matt Keator - qui représente entre autres Mike Komisarek et Chris Higgins... sans compter Zdeno Chara! - avec qui j'ai communiqué souvent et il a bien mûri tout ça.»

À l'un de ses premiers matchs en défense, contre Rochester, Wyman n'a pas récolté de point mais son étincelant "4 a été noté par la direction de l'équipe. Le jeune homme originaire d'Edina, au Minnesota, ne dispute cependant pas tous les matchs car on veut bien lui donner le temps d'assimiler son nouveau rôle.

«Il met beaucoup d'heures supplémentaires à l'entraînement pour répéter différentes facettes du jeu et on fait beaucoup d'analyse vidéo avec lui, a précisé Julien Brisebois. On veut lui donner le temps d'assimiler tout ça avant de l'envoyer pour de bon dans la fosse aux lions. Dans ce match contre Rochester, il a été solide. Fiable en défense, et il a bien distribué la rondelle pour réussir des sorties de zone en contrôle. C'est une belle révélation.»

Mathieu Dandenault ne connaît pas Wyman. Mais il sait un peu ce qui attend ce jeune joueur. Il y a 12 ans, un certain Scotty Bowman a converti l'attaquant Dandenault en défenseur... jusqu'à ce que Dandenault retourne à l'attaque l'an dernier avec le Canadien.

«Les Red Wings perdaient deux défenseurs mais aucun attaquant après ma première saison. Scotty m'a dit que je patinais rapidement et que la seule place pour moi à Detroit serait à la défense, alors j'ai écouté...»

Dandenault a eu à trimer très fort. «C'est beaucoup, beaucoup d'heures d'entraînement. C'est d'acquérir de l'expérience en jouant, mais aussi en regardant ce que les bons défenseurs autour de toi font dans différentes situations. Le plus difficile au début pour moi a été de toujours garder la bonne distance avec l'adversaire. Quand l'autre équipe prend le contrôle de la rondelle, tu ne veux pas te retrouver à ta ligne bleue quand eux sont à leur ligne bleue. C'est difficile d'avoir le bon timing pour se retrouver continuellement près du jeu.»

Le vétéran du Canadien a cependant eu de bons conseillers. «J'ai été aidé par la présence des Niklas Lidstrom, Konstantinov, tous ces bons joueurs dans le temps. Il fallait vraiment que je sois attentif à ce qu'ils faisaient sur une patinoire. Tout le monde m'a aidé, surtout Paul Coffey. J'avais habité chez lui à ma première année; j'avais donc une bonne relation avec lui. Il restait avec moi après les exercices pour travailler sur des choses.»

Dandenault s'ennuie de son ancienne position, même s'il accepte la décision de ses patrons. «J'ai hâte au jour où je vais retourner à la défense. Ça fait un an, j'ai vraiment hâte.»