Cette fois, José Théodore n'a pas flanché. Victime d'une remontée de cinq buts qui a mené à un revers de 8-5 à son premier match contre le Canadien au Centre Bell en octobre 2006, José Théodore a pu savourer une douce revanche hier.

«C'est évident que ça fait plaisir de réaliser un jeu blanc et que ça tombe bien parce que c'est contre Montréal. Mais c'est surtout plaisant de l'avoir fait dans le cadre d'un match disputé contre une des meilleures équipes de la Ligue avec huit réguliers hors de notre formation. Ça démontre le caractère de nos jeunes et le fait qu'on peut être une très bonne équipe avec une formation complète et en santé», a lancé Théodore après la victoire.

Ovechkin supplante Kovalev?

«José a fait les arrêts quand il se devait de les faire, mais je trouve qu'on lui a pas mal facilité la tâche. On ne l'a pas testé autant qu'on aurait dû le faire», a commenté Guy Carbonneau.

En réalisant deux bons arrêts aux dépens d'Alex Kovalev, Théo a prolongé à 12 la série de matchs sans but du Russe. C'est la plus longue léthargie de Kovalev depuis février 2004.

Si Kovalev n'a pas su s'imposer dans la défaite hier, son compatriote Alexander Ovechkin en a mis plein la vue aux amateurs de hockey - quelques milliers de fans du Canadien - qui remplissaient les gradins du Verizon Center.

Le tsar des Capitals a prolongé à 10 sa séquence de matchs consécutifs avec au moins un point. Il a enfilé 11 buts et récolté 22 points au cours de cette période. Ovechkin a marqué un but sur les sept tirs qu'il a obtenus. À ce total déjà impressionnant, il faut en ajouter sept qui ont raté la cible et un autre que les joueurs du Canadien ont bloqué. Comme si ce n'était pas assez, Ovechkin a fait sentir sa présence en assénant un total de huit mises en échec. Ryan O'Byrne a été sa victime de prédilection. Ovechkin a remporté deux batailles le long de la rampe aux dépens du gros défenseur du Canadien.

Il s'est même permis d'envoyer O'Byrne cul par-dessus tête à une occasion.

Des paroles aux actes

Dans le vestiaire du Canadien, on était plus préoccupé par une autre sortie bousillée que par les prouesses de José Théodore et d'Alexander Ovechkin.

«José a fait de bons arrêts, oui, mais il faut qu'on travaille plus qu'une période. Ça n'a pas de bon sens. À Detroit, on voulait se donner, on voulait travailler. Ici, ce soir, on a fait l'inverse. On ne semble pas capable de trouver notre rythme. Les coachs nous préparent bien. Sur papier, sur le vidéo, tout est beau. Mais c'est bien beau parler, il faudra agir à un moment donné», a indiqué Steve Bégin.

Responsable du premier but, Francis Bouillon acceptait le blâme. «C'était une sortie de zone préparée. J'ai soulevé la rondelle, mais il a trouvé la chance de l'intercepter. C'est une erreur bête qui a été coûteuse. Mais c'est aussi une malchance», a analysé Bouillon.

À deux pas de Bouillon, Jaroslav Halak mâchait ses mots.

«C'est sûr que c'est frustrant. Je ne joue pas souvent et j'aurais bien aimé que l'équipe soit aussi efficace qu'elle l'a été à Detroit. Mais il faut être beaucoup meilleur en défense pour espérer gagner des matchs», a indiqué le gardien qui a profité de l'appui moral de Guy Carbonneau dans la défaite.

Rentré à Montréal immédiatement après le match, le Canadien reçoit, ce soir, les Sabres qui ont battu les Penguins de Pittsburgh 4-3 hier soir à Buffalo.