Le mentor de Patrick Roy et premier entraîneur des gardiens à temps plein dans la LNH s'est éloigné des Ducks d'Anaheim pour quelques jours afin de célébrer le retrait du numéro 33.

«J'ai souvent vu des chandails être retirés, mais celui-là sera spécial», admet François Allaire, qui est à l'emploi des Ducks depuis 1996.

«Normalement, ce genre de chose arrive pas mal plus tard. Mais dans le cas de Patrick, ses exploits sont encore frais à la mémoire de tout le monde.

«Je trouve ça important que Patrick réintègre le giron du Canadien, estime Allaire. C'est important que l'on reconnaisse ce qu'il a fait durant la décennie où il a joué à Montréal.»

Patrick Roy se souvient de son premier contact avec Allaire, qui en 1985 s'occupait des gardiens Greg Moffat et Paul Pageau avec les Canadiens de Sherbrooke.

«Après ma dernière année junior à Granby, le Canadien m'avait invité à aller m'entraîner avec son club-école de l'époque», raconte Roy.

«J'ai tout de suite eu l'impression que François avait aimé ma façon de jouer.» Allaire a aussi vite découvert un étudiant doué et passionné.

«Il voulait tout savoir sur le hockey. Tout ce qui était nouveau l'intéressait.

«Il avait une rare capacité d'apprendre quelque chose et de le mettre en application instantanément.

«Je crois qu'il a été l'un des athlètes ayant la plus belle intelligence sportive. Il savait certaines choses par instinct et le reste, il allait le chercher en disant: «Si j'ai besoin de ci ou ça, je vais l'utiliser.»»

Le style papillon

Patrick Roy a grandi en regardant Rogatien Vachon et Daniel Bouchard, ses deux gardiens préférés.

Bouchard défendait la cage des Nordiques de Québec, au début des années 80, et avait intégré des éléments du style papillon à sa technique.

Ça avait accroché l'oeil de Roy qui, sous les enseignements d'Allaire, a plus tard établi de nouveaux standards dans le style papillon. «Certains disent que j'ai changé le style des gardiens, mais François a eu son gros mot à dire là-dessus», précise Roy.

«Mentalement, Patrick savait comment se préparer, enchaîne Allaire. Sauf qu'avec Patrick, j'ai passé plus d'heures devant la vidéo que n'importe qui.

«En travaillant toujours avec lui à systématiser ses actions, à regarder dans son comportement ce qu'il faisait de bien et de mauvais, on a fini par créer une bonne ambiance psychologique.»

Sur la tribune

La cérémonie de demain soir soulignera la conquête de la Coupe Stanley en 1993.

François Allaire en garde un bon souvenir, mais celle de 1986 occupe une place particulière dans son coeur.

«Je me souviendrai toujours de 1986. Dans ce temps-là, on remettait encore le trophée Connie-Smythe dans le vestiaire des gagnants.

«Patrick était tout jeune, c'étaient ses premières séries. Et devant une centaine de journalistes, il m'avait invité à monter sur la petite tribune pour aller chercher le trophée avec lui.

«J'ai encore la photo de ce moment-là sur mon bureau.»