Le Tricolore n'a sûrement pas disputé son pire match de l'année, hier. Mais c'était peut-être le plus ennuyant!
La routine avait été brisée par ce match à 17 heures qui, en plus, était disputé dans un autre fuseau horaire, le lendemain d'un match à domicile.
L'atmosphère de salon funéraire qui régnait au Scottrade Center n'avait rien pour survolter les p'tits gars.
«C'est mort ici!» a d'ailleurs commenté Carey Price.
L'ambiance était déjà au neutre quand, au milieu de la prolongation, un silence inconfortable s'est installé lorsque Brad Boyes a atteint Francis Bouillon au visage.
Le défenseur s'est précipité au vestiaire et tout le monde est resté bouche bée.
«Je suis sorti un peu en panique parce que j'avais senti que la rondelle m'avait atteint près de la gorge, a expliqué Bouillon.
«J'ai eu peur, mais finalement c'est la mâchoire qui a encaissé le choc. Les radiographies n'ont rien décelé et je vais patiner demain.»
De nombreux coéquipiers sont venus l'entourer dans le vestiaire pour examiner l'ecchymose sur son visage.
«Je me suis senti très mal sur le coup parce que je me suis dit: encore un mauvais accident», a pour sa part admis Guy Carbonneau.
«Francis a été chanceux.»
»Ça nous fait deux bons matchs»
Les joueurs ne retiendront pas de ce match leurs prouesses offensives. Mais ils semblaient heureux d'avoir trouvé le moyen de fermer les valves en zone défensive.
«On a l'air d'avoir resserré les choses depuis deux matchs, a reconnu Carey Price. On donne beaucoup moins d'opportunités d'attaquer depuis la zone neutre.»
«À Boston, on avait accordé des cinq contre trois durant tout le match, a ajouté Bouillon. Tandis que ce soir, on a donné moins de chances de marquer en effectuant un bon jeu de base.»
Même si les pauvres Blues sont au dernier rang de l'Association Ouest, leur avantage numérique est dévastateur. Il a fait bon de voir le Canadien les limiter à un seul but en neuf occasions.
Un petit merci à Carey Price s'imposait.
«Il a été très bon, surtout en troisième période et en surtemps, a mentionné Carbo. Lors des deux derniers matchs, nos gardiens nous ont donné une chance de gagner.
«On a joué une mauvaise période contre Philadelphie, mais dans l'ensemble, ça nous fait deux bons matchs.»
Kostitsyn encourageant
Andrei Kostitsyn, qui se cherche depuis le soir où il s'est fait frapper par Kurt Sauer, des Coyotes de Phoenix, s'est peut-être trouvé.
En tout cas, avec un but et une mention d'aide, il a donné une bonne raison d'espérer.
«C'est bon de pouvoir commencer ce voyage de trois matchs par une victoire, a-t-il indiqué. Pour ma part, c'était mon premier but en bien trop de matchs!»
Guy Carbonneau souhaite que ce sera de nature à relancer le talentueux attaquant.
«Je l'espère parce qu'Andrei se doit de jouer de cette façon. Ce soir, il s'est impliqué et il est allé le long des bandes.
«À un certain moment, il s'est fait frapper par Barret Jackman et, au lieu de reculer, il a continué de travailler.»
On a senti Andrei heureux de retrouver son frère Sergei sur un trio régulier. Mais s'il souhaite que l'expérience se répète, il préfère le dire du bout des lèvres.
«Carbo avait modifié tous ses trios, pas juste le nôtre, a-t-il rappelé. Il nous a réunis, Sergei et moiet on a marqué.»
Tomas Plekanec en est un autre qui a joué un bon match. Il a eu sa part d'occasions de marquer et a dominé les siens avec cinq tirs au but.
Il a été un artisan du succès des siens à court d'un homme. D'ailleurs, alors que le CH se défendait à quatre contre trois en prolongation, sa descente avec Josh Gorges a bien failli tout régler.
Son tour viendra.