Quarante-huit heures après la suspension infligée à Tom Kostopoulos, le Canadien a obtenu justice en voyant Jarkko Ruutu suspendu pour deux rencontres, hier.

L'attaquant des Sénateurs d'Ottawa a assailli Maxim Lapierre d'un solide coup de coude au visage, mardi soir, ce qui lui a valu une pénalité mineure pour assaut.

«C'était un coup délibéré à la tête et l'on sait quel genre de joueur est Ruutu», a soutenu Guy Carbonneau avant même de connaître le verdict du préfet de discipline, Colin Campbell.

«À mon avis, le fait qu'il soit le genre de joueur enclin à faire un tel geste devrait influencer la sanction.»

La suspension de deux matchs sans salaire forcera Ruutu à renoncer à 13 978,50$.

«Chaque fois qu'un coup est porté à la tête d'un joueur, et surtout lorsque ça semble intentionnel, le geste mérite d'être revu par la ligue», a indiqué Saku Koivu.

«Et si la ligue est en mesure de déterminer qu'il y avait la moindre intention de blesser, elle doit sévir.»

Koivu a déjà compté Ruutu parmi ses coéquipiers au sein de l'équipe nationale de Finlande. Un chic type, nous a-t-il dit.

«Son style de jeu tend à créer de la tension et à irriter l'adversaire», a toutefois ajouté le capitaine.

«Il veut déranger l'adversaire et il le fait bien. Mais parfois, son surplus d'émotion entre en jeu...»

Ruutu a préféré Bouillon

Mardi soir, la réaction de plusieurs journalistes a été spontanée en voyant Francis Bouillon, et non Georges Laraque, se porter à la défense de Lapierre après que ce dernier eut été frappé par Ruutu.

Pourquoi n'est-ce pas Laraque qui a jeté les gants devant son ex-coéquipier chez les Penguins de Pittsburgh?

«Francis lui a sauté dessus avant, a expliqué Laraque. Mais Ruutu n'aurait pas jeté les gants contre moi.

«Il choisit ses hommes...»

Et en effet, on a pu voir à la reprise que Ruutu, ayant aperçu Laraque du coin de l'oeil, a foncé vers Bouillon. Il savait qu'il allait devoir répondre de sa charge sur Lapierre, mais il a préféré éviter l'imposant Georges...

Neil a été bien tranquille

Il se passe rarement un match sans que tout le Québec évalue le rendement et la pertinence de Laraque. Surtout au Centre Bell, où la foule - un peu assoiffée - frémit dès qu'il met un patin sur la glace.

Laraque a peut-être connu sa meilleure performance de la saison, face aux Sénateurs.

Après tout ce qui s'était dit à propos de Chris Neil avant la rencontre, le colosse des Sénateurs est demeuré bien tranquille!

Rien à voir avec tous ces matchs des dernières années au cours desquels il a réussi à embêter tantôt Alex Kovalev, tantôt Carey Price.

«Je sais que dans le passé, en l'absence de joueurs tough à Montréal, certaines équipes pouvaient en tirer profit, a reconnu Laraque. Mais Neil sait maintenant que quelqu'un va répondre.

«Les gens m'ont beaucoup parlé de ce qu'il faisait autrefois contre le Canadien, mais je ne l'ai jamais vu faire en personne. Contre moi, il s'est toujours tenu tranquille.»

D'ailleurs, qui a vu Neil mardi?

Laraque a ajouté que sa présence sur la patinoire en toute fin de rencontre n'avait pas grand-chose à voir avec ses aptitudes défensives...

«Je n'étais pas là autant pour protéger le blanchissage de Carey Price que pour protéger mes coéquipiers s'il se passait quelque chose», a-t-il dit.

En retard 4-0 en fin de match, les Sénateurs laissaient en effet parler leur frustration. La présence de Laraque se voulait dissuasive.